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Le Maroc a amplement réussi son pari organisationnel, mais qu’en est-il du bilan sportif ?

L’édition 2019 des Jeux africains a rendu son verdict final le weekend dernier, sacrant l’Égypte qui a fait étalage de sa puissance en remportant 273 médailles, dont 102 en or, soit plus du double de ce qu’a décroché le deuxième au classement, le Nigeria (127, dont 46 en or). Le Maroc, lui, a largement tenu son pari d’organiser une édition aboutie, malgré le temps de préparation restreint (6 mois). Sur le plan sportif, les sports de combat ont encore une fois sauvé la mise aux nationaux (55 médailles sur un total de 109), tandis que l’athlétisme, la natation, et les sports collectifs continuent de décevoir. La cinquième place occupée par le Maroc devrait donc pousser à revoir la politique de plusieurs fédérations sportives, qui n’arrivent toujours pas à produire des champions capables de rivaliser sur le plan continental.

Le Maroc a abrité, du 19 au 31 août dans les villes de Rabat, Salé, Témara, Casablanca, Benslimane et El Jadida, la 12e édition des Jeux africains, organisés avec la participation de plus de 6.000 athlètes continentaux. À travers les compétitions de cette édition, dont l’organisation a été confiée au Maroc assez tardivement, le Royaume a pu valoriser son image en tant que pays capable d’organiser des événements majeurs en garantissant toutes les conditions du succès (sécurité, infrastructures sportives, hospitalité, structures hôtelières…). Sur le plan sportif, les Jeux africains 2019 ont conforté les craintes relatives à la régression alarmante de certaines disciplines, tout comme ils ont confirmé la montée en puissance de jeunes combattants marocains, assurant une bonne fois pour toutes que le déclin de l’athlétisme et des sports collectifs devrait pousser les responsables marocains à miser davantage sur les arts martiaux, qui ont démontré leur capacité à rivaliser au plus haut niveau.
Le Maroc s’est donc contenté de la cinquième position du classement général, avec un total de 109 médailles (31 en or, 32 en argent et 46 en bronze), loin derrière l’Égypte et ses 273 médailles. Sur les 109 médailles du Maroc, 55 sont issus de sports de combat (le karaté, le taekwondo, le judo, la lutte, l’escrime et la boxe), soit un peu plus de la moitié. Le Maroc a signé des médailles dans 20 disciplines sur les 28 programmées pour le compte de l’édition 2019 des Jeux africains. L’on soulignera l’absence agaçante ou les piètres résultats enregistrés dans des sports comme le vélo de montagne, le badminton, le basketball 3x3 ou l’aviron, sans oublier les échecs 
et le tir à l’arc.

Le karaté et le taekwondo, les vrais porteurs des espoirs marocains aux JO de Tokyo 2020
Les arts martiaux marocains ont donc particulièrement brillé en ce mois d’août, confirmant les impressions recueillies lors de la dernière édition des Jeux olympiques de la jeunesse 2018. Les deux disciplines les plus couronnées de succès sont indéniablement le karaté et le taekwondo, qui ont amené au Maroc, respectivement, 15 et 11 médailles. De jeunes champions ont pu imposer leur présence au sommet des podiums et ont démontré que leurs précédents résultats n’étaient pas un coup du hasard, comme Fatima Ezzahra Aboufares, Achraf Ouchen (de retour après une longue absence), Sanae Agalmam, Safia Salih, Omar Lakhal, Eddaqaq Abderrahmane ou Nada Laâraj. D’autres, plus expérimentés, ont confirmé leur intention de poursuivre leur quête de l’excellence, comme Mohamed El Hanni ou Soukaïna Sahib. Les karatékas et les taekwondoïstes marocains seront donc vivement attendus lors des prochains Jeux olympiques de Tokyo 2020 et n’auront d’yeux que pour le métal précieux. Espérons que les responsables de leurs fédérations continueront à leur fournir un accompagnement et un encadrement adaptés, surtout aux plus jeunes qui aspirent à poursuivre leurs études en parallèle avec leurs activités sportives. Outre ces deux sports, il convient de signaler les excellentes prestations en boxe (première place pour le Maroc, 7 médailles, dont 4 en or), en judo (deuxième place pour le Maroc avec 11 médailles, dont 2 en or) et en escrime (troisième place, 7 médailles, dont une en or). Les sports équestres ont encore rappelé, si besoin est, la place prépondérante occupée par le Maroc en Afrique (premier, 4 médailles, dont 2 en or). Le triathlon a également signé une belle performance, avec la première place pour le Maroc grâce à ses 2 médailles, dont une en or. Le tir sportif n’est pas en reste, puisque les nationaux ont terminé deuxièmes avec une moisson de 7 médailles, dont 2 en or.

Les déboires de l’athlétisme, la natation et la gymnastique peinent à décoller
La plus grande défaillance du sport national lors des Jeux africains est indéniablement celle de l’athlétisme, qui n’a réussi à gagner aucune médaille d’or à domicile et qui s’est contenté d’une affligeante 14e place, avec 6 médailles en argent et 5 en bronze. Au total, ils étaient 49 athlètes marocains (32 hommes et 17 dames) à prétendre à une place au sommet du podium, mais aucun d’eux n’a réussi. Le plus attendu de tous, le vice-champion du monde en 2017 à Londres, Soufiane El Bakkali, a disputé sa course du 3.000 m steeple avec une blessure contractée 48 h auparavant à Paris et ne pouvait faire mieux. Les autres nationaux ont tout bonnement déçu, exception faite de quelques jeunes éléments qui se sont affirmés au complexe Moulay Abdellah et qui entretiennent une dernière lueur d’espoir, comme Marouane Kacimi (médaillé d’argent en saut en longueur).
La natation a enregistré 4 médailles en bronze et ne peut toujours pas rivaliser avec l’Afrique du Sud, l’Égypte ou la Tunisie, à l’instar de la gymnastique (2 médailles en bronze). Enfin, les sports collectifs ont ramené 4 médailles, dont une en argent pour le beach-volley masculin. À moins d’un an des JO de Tokyo 2020, les bons élèves se doivent donc de maintenir le cap, tandis que les autres devraient redoubler d’effort, tout comme les responsables de leurs fédérations. 
Il serait temps d’effacer les séquelles du médiocre bilan de la dernière participation (une seule médaille de bronze réussie par Mohamed Rabii) et de capitaliser sur les jeunes champions dont dispose le Maroc, car les résultats ne sont toujours pas à la hauteur des potentialités dont dispose notre pays. 

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