Le Maroc s’illustre de nouveau au niveau mondial sur la connectivité maritime. Un exploit qu’il doit notamment à son complexe portuaire Tanger Med. Ce port a, en effet, enregistré la plus forte progression absolue au monde au cours de la première décennie d’exploitation qui a démarré en 2007, relève la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans l’édition 2019 de l’Indice de connectivité des transports maritimes fraichement publiée. Une tendance qui devrait se poursuivre, voire se renforcer, puisque cette infrastructure portuaire a connu une importante extension avec Tanger Med II. Celui-ci permet de tripler les capacités de traitement de ce mégaprojet portuaire pour la faire passer de 3 millions à 9 millions de conteneurs par an, en plus de 7 millions de passagers, 700.000 camions et un million de véhicules. Cette extension est d’ailleurs présentée par «Review Of Maritime Transport 2019» comme l’un des investissements phares dans les infrastructures portuaires dans le monde sur la période 2017-2019, avec 3,5 milliards d’euros consentis. Les performances de Tanger Med lui valent, aux côtés du Port-Saïd (Égypte), le rang de principal port africain de la région méditerranéenne, note la Cnuced. «Port-Saïd et Tanger Med fournissent tous deux de vastes services de transbordement, tirant parti de leur position géographique et des investissements du secteur privé des principaux opérateurs portuaires mondiaux», commentent les auteurs de ce rapport en anglais de 129 pages. En Méditerranée, Le Pirée, en Grèce, est devenu le port le plus connecté en 2019, suivi de Valence, Algésiras et Barcelone, en Espagne.
Tanger Med fait également du Maroc l’un des pays africains, aux côtés de l’Égypte, du Djibouti et de l’Afrique du Sud, qui attirent les plus grands porte-conteneurs en Afrique, selon le rapport. Parmi les autres constats du «Review Of Maritime Transport 2019», nous pouvons retenir que la connectivité de l’Afrique de l’Ouest est relativement faible, car sa position géographique ne la relie pas aux grandes routes de navigation nord-sud ou est-ouest. Globalement, l’indice développé par la Cnuced a fait ressortir que 5 des 10 économies les plus connectées se trouvent en Asie, 4 en Europe et 1 en Amérique du Nord. Depuis 2006, le pays le plus connecté, à savoir la Chine, a amélioré son indice de 51%. L’indice moyen a augmenté de 24% et l’indice le plus bas de 2019 est inférieur à l’indice le plus bas de 2006. Une comparaison entre les pays les plus et les moins connectés montre une fracture croissante en matière de connectivité, précise l’organisation onusienne. Par ailleurs, les auteurs du rapport font état d’une multitude d’écueils auxquels fait face le commerce maritime mondial. Il s’agit notamment, illustrent-ils, d’une incertitude accrue, de tensions croissantes sur les tarifs entre les États-Unis et la Chine, du changement climatique pour la navigation durable et des changements structurels au sein du secteur. Ils soulignent également le ralentissement du commerce maritime mondial qui a perdu de son dynamisme en 2018, les volumes ayant crû de 2,7%, soit un niveau inférieur à la moyenne historique de 4,1% enregistrée en 2017. La Cnuced prévoit une croissance de 2,6% en 2019 et un taux de croissance annuel moyen de 3,4% pour la période 2019-2024. Toutefois, les perspectives restent difficiles.