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Les médecins dentistes en grève le 11 février

La Fédération nationale des syndicats des médecins dentistes du secteur libéral (FNSMD Privé) du Maroc organisera «La Marche de la colère», le lundi 11 février à Rabat, qui sera accompagnée le même jour d’une grève nationale des médecins dentistes du secteur libéral.

Les médecins dentistes en grève le 11 février
Lassée du manque d'intérêt des responsables pour ses revendications, la Fédération nationale des syndicats des médecins dentistes du secteur libéral du Maroc organisera le 11 février prochain une marche baptisée «Marche de colère». Elle sera accompagnée le même jour d’une grève nationale des médecins dentistes du secteur libéral du Maroc. Pour annoncer cette manifestation et expliquer les doléances du métier de médecin dentiste, la fédération a organisé une conférence de presse, jeudi dernier à Casablanca. «L’objectif de cette rencontre est d'informer l'opinion publique ainsi que les différents médias sur la situation précaire et plus que préoccupante de la médecine dentaire au Maroc. En effet, le secteur vit une crise profonde en raison des différents problèmes qui le gangrènent dans l'insouciance quasi totale des responsables», a souligné Taoufik El Jai, président de la FNSMD Privé. Et d’ajouter «Les gouvernements se succèdent mais les revendications de la Fédération restent lettre morte. En effet, malgré des doléances justifiées, transmises aux différents ministres de la Santé qui se sont succédé, la Fédération n’a reçu à ce jour aucun signal qui lui permettrait de croire à une issue favorable».

Lors de cette rencontre, les médecins dentistes ont rappelé leurs principales revendications qui concernent la révision de l’actuelle politique d’impôts de la profession libérale de la médecine dentaire, selon un système fiscal équitable prenant en compte le principe de l’équité fiscale prévue constitutionnellement et la nécessité d’accélérer le rythme des concertations autour des textes d’application des lois 98-15 et 99-15, relatifs à la couverture médicale et à la retraite. Les médecins dentistes ont également exprimé leur rejet des nouvelles mesures contenues dans la loi de Finances pour l’année 2019 et en particulier la retenue des impôts à la source sur les sommes mensuelles des loyers ainsi que le nouveau régime de facturation électronique et ont appelé à l’accélération du processus d’adoption du projet de loi 14-25 dans son volet relatif aux prothésistes dentaires selon la version adoptée par le Parlement. Par ailleurs, un appel a été lancé aux autorités pour mettre un terme à toutes les formes d'exercice illégal de la médecine dentaire et fermer tous ses foyers en application des lois et circulaires.  Enfin, les médecins dentistes ont exprimé leur refus catégorique des violations de la part de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) de la loi 65-00 et la Convention nationale. «La Fédération appelle l’Agence nationale de l'assurance maladie (ANAM) à activer la révision globale de la Convention nationale y compris la tarification nationale de référence et d’actualiser la liste des catégories globales des prestations de services de la médecine dentaire tout en donnant un délai de deux mois avant son entrée en application. Dans le cas contraire, la Fédération se trouvera dans l’obligation de lancer un appel pour un abandon collectif de la convention», ont indiqué les participants à la rencontre, ajoutant que la Marche de la colère représente la première phase d’une série d’actions qui seront déployées par la «FNSMD Privé» si rien n’est fait pour améliorer la situation de la profession.

 

Questions à Taoufik El Jai, président de la Fédération nationale des syndicats des médecins dentistes

 

«Si rien n'est fait, la fédération se trouvera dans l'obligation d'appeler à une sortie massive de la convention nationale de l'AMO

 Vous dénoncez l'insouciance des responsables vis-à-vis de la santé du citoyen, expliquez-nous les raisons de votre colère ? 

En effet, la Fédération nationale dénonce l'insouciance criante et scandaleuse des pouvoirs publics et des responsables vis-à-vis de la santé du citoyen et de la sécurité sanitaire du pays.

Le nombre des pratiquants illégitimes de la médecine dentaire, qui s'élève à 3.500 environ, ne cesse d'augmenter. Plusieurs décès sont périodiquement enregistrés malheureusement... Le taux de plusieurs maladies infectieuses ne cesse, quant à lui, de s'accroître. Toutes les stratégies de lutte contre ces maladies restent vaines vu le nombre ahurissant de citoyens qui contractent des maladies telles que le sida, l’hépatite C, l’hépatite B et autres maladies infectieuses chroniques dangereuses auprès de ces usurpateurs. Ces maladies détruisent des familles entières de par le coût exorbitant des médicaments et des soins, sans oublier qu'elles pèsent très lourdement sur les caisses de l'État. Ne rien faire relève de l'insouciance et devrait être passible de poursuites pour non-assistance à citoyens en danger ! Par conséquent, rien ne saurait justifier la position incompréhensible 

des autorités.

 

 Selon vous, comment peut-on venir à bout de ces pratiques qui mettent en danger la santé des citoyens ?

Pour combattre ce fléau, le ministère de la Santé devra prendre ses responsabilités et saisir le ministère de l'Intérieur ainsi que toutes les autorités compétentes pour, d'abord, effectuer un recensement multicritères, stopper l'hémorragie en arrêtant toute nouvelle installation illégale, mettre en place incessamment une commission ministérielle et sectorielle pour résoudre le problème. Aujourd'hui, il y a deux facultés de médecine dentaire publiques et deux privées. C’est à se demander à quoi bon il est nécessaire d'ouvrir des facultés si de l'autre côté on encourage des pratiques douteuses. C’est vraiment incompréhensible.

 

La Fédération prévoit d'organiser une grève le 11 février. 

Quelles sont les prochaines actions prévues si rien n’est fait ?

 Si rien n'est fait, la Fédération se trouvera dans l'obligation d'appeler à une sortie massive de la convention nationale de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) et la suspension de paiement de l'impôt des patentes. La Fédération appellera également à des grèves nationales d'une durée prolongée et poursuivra le ministère de la Santé pour non-assistance à citoyens en danger. D’autres mesures inédites sont aussi envisageables.

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