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Menace d’une grève générale incluant les pharmacies de garde

Un nouveau débrayage se profile à l’horizon dans le secteur de la santé. La Fédération nationale des syndicats des pharmaciens menace en effet de recourir à une grève générale à la fin du mois de janvier si la future réunion de la commission technique prévue jeudi 10 janvier n’apporte aucune avancée concrète.

Menace d’une grève générale incluant  les pharmacies de garde

Le secteur de la santé est sur le grill. Après le débrayage observé lundi dernier par les médecins, les pharmaciens se préparent à observer une deuxième grève générale à la fin du mois de janvier. Ce mouvement de protestation intervient un mois seulement après l’organisation de la première grève de l’histoire des pharmaciens en décembre dernier et qui a connu une forte adhésion des pharmaciens des officines. Selon le président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens, Mohammed Amine Bekkaoui, plus de 9.200 pharmaciens sur les 11.000 qui opèrent au Maroc ont participé à ce débrayage, soit un taux de participation de 85%.
Si la date de la grève n’est pas encore fixée, M. Bakkaoui souligne toutefois qu’elle est bel et bien programmée, sauf si le ministère de la Santé annonce des mesures concrètes lors de la réunion de la Commission technique créée par le ministère pour mener le dialogue prévue le 10 janvier prochain. «Nous sommes fatigués des rounds de dialogue qui n’aboutissent à aucun résultat. Ce dossier traine depuis plus de 10 années. Nous avons engagé la discussion avec trois ministres ayant précédé M. Doukkali sans qu’aucune décision ne soit prise et mise en œuvre. Cette situation nous interpelle justement sur la réelle volonté du ministère de régler les problématiques auxquelles sont confrontés les pharmaciens», regrette M. Bakkaoui qui fait allusion dans sa déclaration accordée au «Matin» à la possibilité d’engager une grève nationale générale sans assurer une garde pour approvisionner les citoyens en médicaments. «C’est une décision qui peut avoir des conséquences lourdes sur l’accès aux médicaments, surtout pour les personnes en besoin urgent de médicament. Mais, c’est au ministre de la Santé d’assumer les conséquences d’une telle décision, car il a eu assez de temps pour traduire ses promesses en actes», explique-t-il.

Notons que cette grève ne sera pas un acte isolé, les pharmaciens ont décidé de mener un mouvement de protestation rythmé par une grève générale qui sera organisé une fois par mois jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Des revendications qui portent essentiellement sur la mise en place d’une couverture médicale destinée à ces professionnels et la programmation de mesures pour accompagner la politique de baisse des prix des médicaments adoptée en 2014 et dont la mise en œuvre a largement réduit la marge de bénéfice des pharmaciens et a entrainé la faillite de nombreux parmi eux, selon la Fédération des syndicats.
En effet, M. Bakkaoui affirme que plus de 30% des officines existantes souffrent de difficultés à honorer leurs engagements vis-à-vis des industriels chargés de la distribution des médicaments, alors que 3.000 pharmaciens ont déjà déclaré leur faillite. «Trois pharmaciens se sont suicidés au cours des deux dernières années parce qu’ils étaient surendettés. Cela renseigne sur la situation difficile du secteur», ajoute le même responsable.

Les autres doléances portent sur la révision de la politique fiscale appliquée aux pharmacies et la mise en place d’une liste limitative des médicaments commercialisés par les cliniques. Enfin, les pharmaciens appellent à l’adoption du principe de la prescription des médicaments en dénomination commune internationale et le respect du circuit légal de la commercialisation des médicaments à usage humain ou vétérinaire.

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