Le Niger a mis en garde un millier de demandeurs d’asile soudanais d’un camp onusien d’Agadez, qui manifestent régulièrement pour exiger l’accélération de leur dossier de demande de statut de réfugiés, a rapporté vendredi la radio d’État. «Ils ont encore manifesté en début de semaine sur le camp en insultant copieusement le personnel local», a affirmé à l’AFP un élu d’Agadez. Les protestataires «ont même jeté des pierres sur une équipe du Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR)», a raconté un journaliste d’une radio privée d’Agadez. Quelque 1.400 Soudanais ayant fui depuis 2017 l’insécurité et l’esclavage en Libye ont été installés dans un camp de l’ONU dressé sur 5 hectares à 10 km d’Agadez, la plus grande ville du Nord désertique du Niger, proche de la Libye, selon la radio. Avant leur installation dans ce camp, ces Soudanais vivaient mêlés à la population et étaient accusés de «vols et de viols», par les autorités et les habitants d’Agadez. Mi-décembre 2018, des réfugiés soudanais évacués de Libye avaient manifesté pendant plusieurs jours devant le HCR à Niamey pour exiger une accélération de leur installation dans des pays d’accueil, notamment en Europe. Des centaines de réfugiés, en particulier Éthiopiens et Érythréens vivant à Niamey, ont pu être réinstallés en France, en Suisse, aux Pays-Bas, en Suède et en Finlande et d’autres attendent encore un pays d’accueil. Le Président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait promis que le Niger continuerait à accueillir des demandeurs d’asile, mais avait souhaité qu’ils «ne restent pas longtemps» dans son pays.
Mise en garde des autorités contre les migrants soudanais
LE MATIN
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08 Mars 2019
À 18:57