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Mohamed Lyouns présente «Les coups du destin»

Le film rappelle les drames causés par la guerre du Rif, notamment par les gaz toxiques utilisés par les Espagnols. Synopsis : La résistance de Maria contre l’église et celle de Touda contre les traditions ont fait d’elles deux personnages faisant face à un destin aveugle et tyrannique. Une résistance contre la société, les mœurs, la religion, l’idéologie, la politique...

Mohamed Lyouns présente «Les coups du destin»

Le long métrage «Les coups du destin» de Mohamed Lyounsi a été présenté le 6 mars dans le cadre de la compétition officielle du 20e Festival national du film (FNF) organisé du 1er au 9 mars. Le film rappelle les drames causés par la guerre du Rif, notamment à cause des gaz toxiques utilisés par les Espagnols contre la population du nord du Maroc. À travers l'histoire d'une femme espagnole et d'une autre Rifaine, l'une emprisonnée dans la tradition et l'autre dans le fanatisme religieux, le film aborde le chemin de l'émancipation.
La résistance de Maria (Oneiva Machado Virginia) contre l’église et celle de Touda (Yousra Tarik) contre Haddou ont fait d’elles deux personnages résistants contre un destin aveugle et tyrannique. Une résistance contre la société, les mœurs, la religion, l’idéologie, la politique… Une lutte avec le corps et l’esprit. Qui pouvait le plus résister, le corps ou l’esprit ?
Les deux principaux personnages du film ont vécu la même période dans le même espace et ont subi les mêmes conséquences de la guerre des gaz toxiques dans laquelle les puissances occidentales ont agi ensemble face à la résistance marocaine dans le Rif.

Maria, le personnage espagnol dont l'âge ne dépasse pas 17 ans, vit dans Melilia. Elle est née d'une mère originaire du nord de l'Espagne et d'un père de Madrid, l'un des aviateurs qui ont arrosé le Nord marocain avec des bompes à gaz toxique. Au cours de la fuite accidentelle de gaz du dépôt de Nador, il a souffert de la même pathologie mortelle qu'avaient des dizaines, voire des centaines, des milliers de victimes parmi les habitants du Nord. Il mourra des suites de cet accident, en confiant à sa fille unique, Maria,à l’Église catholique qui l’adopte et l’intègre malgré elle à la vie dans un monastère.
C’est ainsi que commence le calvaire de Maria, brisée entre la soumission au destin qu'on lui impose et la volonté de s'en libérer. Au début, Maria résistera. Elle pensait pouvoir faire face à ce destin, mais elle n'a fait qu'attiser la férocité de l'institution et dresser la société contre elle. Elle a alors subi les pires punitions et de fortes pressions, notamment de la part du Père Marquis, qui avait auparavant été son professeur de piano. Elle finira par céder, mais l'apparition du jeune Adeleo dans sa vie ravivera en elle le désir de se libérer du pouvoir de l'Église. Maria décide alors à nouveau de résister.
Pour sa part, Touda, la jeune rifaine qui vivait dans le petit village appelé Troukout, a connu les mêmes souffrances que Maria. Son mari, victime des bombes à gaz toxique, mettra une décennie à mourir, mais il finira par souffrir des mêmes symptômes jusqu'à l'agonie. 
La fatalité de cette maladie mènera Touda vers un destin imposé par les coutumes du Rif. Touda montrera une totale fidélité à son mari. Elle fera le tour des hôpitaux et les sanctuaires espérant la guérison de son mari. Son courage l'aidera à faire face à la faim et à la colonisation. Un courage qui trouvera son expression dans la fabrication d'objets en argile, travail grâce auquel Touda nourrit sa famille, qui comprend aussi sa belle-mère et son beau-frère. L’autre courage est de conserver, au fond d'elle, l'espoir d'avoir un enfant de son mari Sellam, qu'elle aime profondément. Mais la suite des événements, les traditions et l'intervention de Haddou, frère de Sellam, ne laisseront pas Touda mener son combat en paix. Le destin des deux femmes nous pousse à nous poser plusieurs questions sur la liberté et sur les coutumes et les traditions qui gèrent nos vies. 

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