Le monde face à ses responsabilités

Le monde, à un «tournant», doit choisir entre l’«espoir» d’un monde meilleur en agissant maintenant de façon radicale, ou la «capitulation», a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres à l’ouverture de la COP 25 qui se déroule jusqu’au 13 décembre. «Voulons-nous vraiment rester dans l’Histoire comme la génération qui a fait l’autruche, qui flânait pendant que le monde brûlait ?» 
a-t-il lancé, accusateur, devant les représentants des quelque 200 pays signataires de l’Accord de Paris, dont une quarantaine de Chefs d’État et de gouvernement. C’est dire que les craintes sont réelles de voir cette COP semblable aux précédentes lors desquelles les engagements de lutte contre le dérèglement climatique largement en deçà des périls qui guettent la planète. Mais l’espoir demeure et la présidence chilienne de la COP 25 s’est fixé comme objectif-clé le renforcement de l’ambition globale en «complétant plusieurs aspects essentiels de la mise en œuvre complète de l’Accord de Paris sur les changements climatiques». Car l’ensemble des indicateurs climatiques sont au rouge, faute d’une économie réellement verte. Le dernier rapport, publié à quelques jours seulement du coup d’envoi de la COP 25 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), a été consacré à l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le PNUE rapporte que le monde consommera, en 2030, 50% de trop d’énergies fossiles, un niveau incompatible avec la limitation du réchauffement planétaire à 2 °C. Ce niveau de consommation est 120% de trop pour le limiter à 1,5 °C. «Cela signifie que l’ambition collective devrait être multipliée par cinq par rapport aux niveaux actuels pour permettre les réductions nécessaires au cours de la prochaine décennie pour atteindre l’objectif de 1,5 °C», a commenté la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique. Aussi, la COP madrilène devrait marquer le renouvellement des pays signataires de l’Accord de Paris de leurs engagements nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.