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Le moral des patrons africains se dégrade

Le pessimisme gagne le monde des affaires en Afrique. La majorité des patrons anticipent une année 2019 difficile pour l’économie mondiale et les perspectives de croissance de leurs entreprises. 74% projettent une baisse ou une stagnation de leurs activités, selon une nouvelle étude du cabinet américain PwC. L’incertitude politique, la pénurie des talents et l’excès de réglementation sont les principaux freins à la croissance identifiés.

Le moral des patrons africains n’est pas au beau fixe. Selon le baromètre 2019 sur l’opinion des dirigeants d’entreprise établie par PwC, 60% des patrons africains anticipent, pour cette année, un climat des affaires difficile avec un recul ou une stagnation de la croissance économique mondiale. De plus, environ 25% des dirigeants d’entreprise du continent estiment que la croissance économique mondiale devrait décliner au cours des 12 prochains mois, soit environ 2,5 fois plus que l’an dernier (10%). Ce qui se traduit par une perte de confiance des milieux d'affaires dans les perspectives de développement de leurs entreprises. En effet, un vent de pessimisme souffle également sur les projections de chiffre d’affaires et de ventes.  Ainsi, seulement 26% se disent confiants quant à la croissance de leurs revenus à horizon un an, contre une moyenne mondiale de 35%. Cela veut dire qu'environ trois quarts des chefs d’entreprises en Afrique anticipent une baisse ou une stagnation de leurs chiffres d’affaires. Leur confiance s’annonce meilleure concernant l’évolution de leurs chiffres d’affaires à moyen terme (trois ans). En effet, 45% se montrent confiants, contre 36% pour la moyenne mondiale. 
Dans le monde, les inquiétudes des dirigeants portent sur l’excès de réglementation (menace numéro 1, comme en 2018), suivie de l’instabilité réglementaire et de la pénurie de talents. «7 des 10 préoccupations majeures ont un lien avec les décisions gouvernementales – réglementation, politique commerciale, de taux de change, etc. – ce qui pousse les entreprises à consolider leurs positions plutôt que conquérir de nouveaux territoires», commentent les experts de PwC. Globalement, si les freins à la croissance varient d’une zone géographique à l’autre, la pénurie des talents est partagée à travers le monde (une moyenne de 34%), et est plus accentuée en Afrique (45%). Pour combler le déficit en compétences, les entreprises africaines envisagent essentiellement de monter en puissance dans la formation (47%). Dans ce continent, néanmoins, c’est l’incertitude politique qui préoccupe le plus les entreprises (49%), devant notamment l’excès de réglementation (43%). 
Dans ce contexte, les solutions plébiscitées à l’échelle mondiale pour traquer la croissance sont l’efficacité opérationnelle (77% de l'échantillon), la croissance organique (71%) et l’innovation (62%). Les stratégies de croissance externe, de collaboration ou d’alliance sont délaissées au profit d’un recentrage sur les acquis de l’entreprise et l’optimisation de son fonctionnement. Par ailleurs, les entreprises sont de plus en plus conscientes du défi de la data. En Afrique, 59% des dirigeants (40% dans le monde) sont convaincus que l’intelligence artificielle va transformer la manière de faire des affaires au cours des cinq prochaines années. Un peu moins de la moitié (46% contre 35% au niveau mondial) comptent l’implémenter dans leur entreprise d’ici 3 ans et 16% (33% à l’échelle mondiale) l’ont déjà fait. Cependant, une large majorité des entreprises attend un soutien des gouvernements dans la course à la maîtrise de la data : 76% estiment que les États devraient développer une politique spécifique, et 2 sur 3 souhaiteraient être incitées à former leurs talents et à accélérer l’usage de l’intelligence artificielle en entreprise.
À noter que pour cette 22e édition de l'«Annual Global CEO Survey» plus de 1.300 dirigeants dans 91 pays et territoires ont été interrogés. 

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