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Le nouveau wali à l’épreuve des grands chantiers de la ville

Avec plus de 4 millions d’habitants, 10 communes rurales, 8 communes urbaines et une participation à hauteur de 20,7% au PIB du Maroc, la ville de Casablanca est sans nul doute une métropole difficile à gérer. Fraîchement nommé par le Souverain en tant que wali de la région de Casablanca-Settat, Saïd Ahmidouch a donc du pain sur la planche. Il va devoir faire beaucoup de terrain pour superviser les projets en cours, faire le point sur leur état d’avancement et débloquer ceux parmi eux qui trainent en longueur. La réussite de la stratégie de développement du Grand Casablanca 2015-2020 dépend de l’approche qui sera adoptée par le nouveau wali. En tous les cas, les chantiers tous azimuts de la capitale économique nécessitent de la méthode et beaucoup de rigueur. Ayoub Lahrache

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Le pont à haubans : la date d’ouverture est toujours inconnue

De tous les projets lancés ces dix dernières années à Casablanca, le pont à haubans de Sidi Maârouf, à l'entrée sud de Casablanca, est celui qui a suscité le plus de polémiques. Liées notamment au retard enregistré au niveau de la livraison du projet, ces polémiques ne cessent d’enfler, alimentées par le mécontentement des Casablancais. En effet, deux mois se sont écoulés en 2019 alors que la dernière annonce confirmait l’ouverture officielle du Pont à la circulation avant la fin de l’année 2018. D’une longueur de 224 mètres, le pont devrait régler le problème des embouteillages au carrefour Sidi Maârouf. Ce carrefour, par où transitent 100.000 véhicules par jour environ, est devenu l’un des points noirs de la circulation dans la métropole. Aujourd’hui, plusieurs sources affirment que les travaux sont achevés et que les tests de charge, obligatoires pour ce genre de projet, ont été effectués. Toutefois, personne n’est en mesure de révéler la date exacte de l’ouverture de ce projet ayant mobilisé pas moins de 500 millions de dirhams d’investissement. Plusieurs dates ont été annoncées depuis plusieurs mois et aucune explication n’a été donnée par les autorités dans ce sens. Pour plusieurs spécialistes des travaux publics, ces retards s’expliquent par la multitude des intervenants et des administrations impliqués. La nouvelle plateforme qui embellira l’entrée sud de la métropole est donc presque finalisée. Les travaux sur les voiries et les giratoires autour de la ligne du tramway en dessous sont, quant à eux, toujours en cours. Une fois le pont ouvert à la circulation, les travaux d’aménagement de deux trémies seront entamés dans cette zone. En effet, il s’agit de la phase 2 de ce projet et qui coûtera dans les 150 millions de dirhams. 

Le zoo de Aïn Sebaa, ouverture en avril prochain

Casablanca n’a plus de zoo depuis plusieurs années. Après avoir atteint un état de délabrement avancé, le zoo de Aïn Sebaa, un des symboles de la métropole, a été fermé avec la promesse d’un réaménagement rapide. Aujourd’hui, les travaux sont en cours pour faire aboutir ce projet tant attendu par les Casablancais et par les habitants du quartier de Aïn Sebaa en particulier, souffrant d’un manque flagrant en matière d’offre en équipements d’animation. Selon la présentation fournie par la Commune de Casablanca, qui est le maître d'ouvrage de ce projet, le nouveau zoo de Casablanca est «un parc zoologique d’immersion». Il s’agit d’une technique conceptuelle qui allie paysagisme et zootechnie afin de plonger le visiteur dans une recréation soignée de l’habitat originaire des animaux suivant les aires géographiques, expliquent les concepteurs de ce projet.
Le nouveau Parc animalier, construit sur le même terrain que l’ancien, sera organisé en un espace boisé de 5 hectares (ha), un zoo de 2,5 ha et un parc de jeux de 2,5 ha. Au total, trois aires géographiques représentant l’Afrique, l’Asie et l’Amérique seront mises en place. Une collection animalière de plus de 45 espèces fera le bonheur des visiteurs dans un parc dont le plan de collection proposé se structure autour du lion comme symbolique du quartier.
Arrivé aujourd’hui à plus de 92% de réalisation, ce projet devrait être livré en avril prochain. Il a nécessité un budget global dépassant les 250 millions de dirhams. Le ministère de l’Intérieur reste le plus grand investisseur dans ce projet avec 130 millions de dirhams au moment où la participation de la Commune de Casablanca avoisine les 80 millions de dirhams, contre 40 millions de dirhams pour le Conseil de la région. 

Le grand théâtre

«Situé en plein cœur du quartier historique de la métropole, le Grand Théâtre de Casablanca se présente comme étant l'un des plus importants complexes culturels d'Afrique et du monde arabe». C’est ainsi que la société Casablanca Aménagement, dont le conseil d’administration est présidé par le wali de la région de Casablanca-Settat, présente ce projet qui devrait être finalisé en mars 2019. Espace multidisciplinaire dédié à tous les arts de la scène : théâtre, danse, musique, comédie musicale... ce futur haut lieu de la culture pourra accueillir, tout au long de l'année, des manifestations et des spectacles culturels et artistiques de dimension internationale. Avec une salle de spectacle de 1.800 places, une salle de théâtre de 600 places et une salle des «musiques actuelles» pouvant accueillir 300 personnes debout, l’édifice est destiné à être la locomotive de la culture dans la métropole. Conçu par l’architecte Christian de Portzamparc et exécuté par l’architecte marocain Rachid Andaloussi, ce bijou architectural et urbain, ainsi que les projets qui y sont annexés, ambitionne de faire de la ville de Casablanca une capitale africaine de la culture et des arts. Ayant atteint aujourd’hui plus de 95% de réalisation, les travaux de ce projet accusent toutefois du retard. En effet, lancés le 16 octobre 2014, les travaux devaient être finalisés de façon à assurer l’ouverture au public avant la fin de l’année dernière. 

La promenade maritime ouverte au public, mais pas officiellement

«Conçue pour être une plateforme d’échange et un lieu de rencontre pour tous les Casablancais, la Promenade maritime de la Mosquée Hassan II contribuera à la cohésion sociale, à l’épanouissement des citoyens et à la valorisation de l’attractivité touristique». Toutefois, le projet tant attendu n’a toujours pas été ouvert, officiellement du moins, au public. En attendant l’ouverture, les habitués de cette zone font déjà les premières visites. Avant même la livraison du projet, des centaines de Casablancais font quotidiennement leur promenade dans cet espace de 13 hectares et d’une longueur de 1,5 km. Selon les concepteurs de ce projet, il s'inscrit dans le cadre de l'aménagement et la mise à niveau du littoral de la région de Casablanca-Settat, qui sera réaménagé en un parc urbain donnant sur la mer et ouvert au public. Baladoir large dégagé en bordure de l'océan jusqu’à la pointe d’El Hank, lien piéton avec les parvis de la Mosquée Hassan II, espaces ombragés avec une palette végétale, espaces de jeux pour enfants et des espaces sportifs ainsi que des parcours pour joggeurs et promeneurs. Le tout pour un budget global de 200 millions de DH, totalement supporté par le ministère de l'Intérieur. Lancés en janvier 2017, les travaux d’aménagement devraient se terminer à la fin du mois de mars. Les autres phases de ce projet de mise à niveau du littoral de la région comportent également l’aménagement des corniches de Dar Bouazza, Aïn Diab, Aïn Sebaâ et Mohammedia, pour une enveloppe budgétaire globale de 700 millions de dirhams. 

Les parkings, un casse-tête quotidien

Trouver une place de parking à Casablanca est une mission «presque» impossible. En effet, la métropole manque cruellement d’infrastructure de stationnement, surtout au niveau du quartier administratif. Les travaux au niveau de cette zone, notamment le réaménagement du Parc de la Ligue arabe et la fermeture des rues Abderrahmane Sahraoui et Pierre et Marie Curie ont considérablement réduit les places de stationnement en surface. La réalisation d’un parking dans cette zone était donc une obligation. D’où la mise en place d'un parking sous la place Rachidi. Les travaux étant aujourd'hui achevés à 99%, ce parking de 724 places devrait être livré en mars. Avec deux entrées et deux sorties, il est réalisé en un seul niveau et répond aux standards internationaux, selon ses concepteurs. Toutefois, à lui seul, le parking de la place Rachidi ne pourra pas répondre à la demande. Six autres parkings souterrains verront le jour à Casablanca durant les prochaines années. Un appel d’offres a été lancé dans ce sens pour aménager quelque 57.000 m² de stationnement.
Pour un budget de 130 millions de dirhams, le projet d’aménagement du parking de la place Rachidi prévoit également l’aménagement de la place afin d'accueillir diverses manifestations. S’étalant sur une superficie de 18.000 m², la place Rachidi sera ouverte aux jeunes avec un skate park sur une superficie de 4.000 m². Des pergolas ont également été installées sur les deux côtés de la place afin d’accueillir différents événements. 

Le complexe Mohammed V : des travaux interminables

Inauguré officiellement le 21 août 1983, à l’occasion des 9es Jeux méditerranéens par Feu Sa Majesté Hassan II, le Complexe Mohammed V a été le théâtre des plus grands événements et tournois sportifs organisés au Maroc. Il est sans doute l’un des symboles du sport marocain. Fermé pour la énième fois, le stade doit être mis à niveau avant de recevoir les quelque 45.000 spectateurs qui en remplissent les gradins chaque semaine pour les matches des deux grandes équipes de football de la ville. Lancés en juillet 2015, les travaux visent à redonner à cette infrastructure chargée d’histoire sportive son éclat d'antan et la hisser au niveau des stades reconnus par les hautes instances pour l'organisation de compétitions internationales d'envergure. Ils seront achevés en août 2018. Toutefois, plusieurs sources ont récemment évoqué une accélération des travaux pour une livraison en avril prochain. Dans le détail, le projet de mise à niveau se déroule en trois phases. La première, déjà réalisée, consistait en la reprise de la structure de béton et de l'étanchéité, la mise en place de nouveaux sièges, l’installation de deux panneaux d’affichage, la mise en place d'un contrôle d’accès et de la vidéosurveillance, la mise à niveau des installations électriques et audiovisuelles ainsi que le réaménagement et l'équipement d’une salle de conférence, des vestiaires et des dépendances. Les deux autres phases consistent en l’installation de l'éclairage spécialisé, l’aménagement extérieur et la sonorisation du stade. Ces phases prévoient également l’aménagement du bassin olympique, l’aménagement de la salle omnisports et l’aménagement de l’hôtel pour un budget global de 220 millions de dirhams. 


Le Parc de la Ligue arabe, une bouffée d’oxygène pour les Casablancais

Le projet de réhabilitation et de mise à niveau du Parc de la Ligue arabe, parc historique de la ville de Casablanca, a été lancé en janvier 2016 et atteint aujourd’hui plus de 97% de réalisation. Prévu également pour le mois de mars, ce projet a été réalisé dans «le respect des fondamentaux paysagers du début du siècle précédent, ainsi que des standards les plus contemporains en terme de protection de l'environnement et d'équipements et de loisirs», soulignent les concepteurs du projet.  Nécessitant un investissement global de 100 millions de dirhams, ce projet prévoit notamment la réhabilitation et la restauration des plantations ainsi que le réaménagement et la restauration des infrastructures de base telles que les voiries, l’éclairage, l’arrosage, la fontainerie, le mobilier urbain, les équipements sanitaires et les clôtures. Le projet prévoit également l’aménagement d'espaces de jeux et de restauration. Selon la société Casablanca Aménagement, maître d’ouvrage délégué de ce projet, le Parc de la Ligue arabe dans sa version moderne connaîtra la mise en œuvre d’actions visant la sensibilisation et l’éducation à l’environnement, notamment en faveur des jeunes (chemin pédagogique, jardins éphémères d’initiation des élèves des éco-écoles aux notions de jardinage et de connaissance des plantes…), ainsi que la mise en œuvre de nouvelles technologies pour la rationalisation de l’utilisation des ressources naturelles. 

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