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Deux nouvelles études confirment le ralentissement pour cette année

La croissance mondiale s’affaiblirait cette année selon deux nouveaux rapports publiés par l’OCDE et l’ONU. Sur fond de persistance des tensions commerciales, d’importantes vulnérabilités financières et de grandes incertitudes des politiques internationales, la progression des échanges devrait marquer le pas, tout comme l’investissement des entreprises.

Deux nouvelles études confirment le ralentissement pour cette année

La valse des chiffres sur les prévisions de croissance mondiale se poursuit. Avec un dénominateur commun, puisqu’elles tablent toutes sur un ralentissement cette année. Les dernières en date émanent de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Organisation des Nations unies (ONU). Pour la première, l’économie mondiale croitrait de 3,2% en 2019, après 3,5% en 2018, sur fond de persistance des tensions commerciales et d’importantes vulnérabilités financières. Plusieurs grandes économies connaitraient des décélérations y compris les États-Unis, la Chine, l’Allemagne, la France ou encore le Japon. 

Pour la seconde, la croissance mondiale ralentirait à 2,7% cette année, après 3,4% en 2018, en raison également des tensions commerciales, mais aussi de la grande incertitude des politiques internationales et l’affaiblissement de la confiance des entreprises.  Rappelons que le FMI (3,3%) et la Banque mondiale (2,9%) tablent également sur un ralentissement de l’économie mondiale cette année, suite à l’affaiblissement du commerce et de l’investissement.  Selon l’OCDE, la croissance des échanges internationaux – qui constituent un des piliers de l’économie mondiale – ne devrait être que légèrement supérieure à 2% cette année, soit sa plus faible hausse depuis dix ans. En effet, le cycle actuel des différends commerciaux nuit à l’activité manufacturière, a des effets perturbateurs sur les chaînes de valeur mondiales et crée une forte incertitude qui pèse sur les décisions d’investissement. «La progression de l’investissement des entreprises, qui est aussi étroitement liée aux échanges, devrait marquer le pas pour être ramenée à 1,75% par an sur la période 2019-20, contre 3,5% par an en 2017-18», regrette Laurence Boone, chef économiste de l’OCDE. En réponse au ralentissement de la croissance et à une inflation maîtrisée, les grandes banques centrales ont assoupli leurs positions de politique monétaire. «Ces récents changements de politique monétaire ont aidé à stabiliser les marchés financiers mondiaux et les flux de capitaux vers les économies émergentes. Toutefois, la plus longue période d’accommodement monétaire pourrait aggraver les déséquilibres financiers, y compris davantage d’accumulation de la dette et d’augmentation des risques à moyen terme pour la stabilité financière», avertit l’ONU. D’après l’OCDE, la dette du secteur privé s’accroît rapidement dans les grandes économies.

L’encours mondial des obligations émises par des sociétés non financières a presque doublé, en termes réels, en comparaison avec 2008, ressortant à près de 13.000 milliards de dollars, et la qualité de la dette se détériore, notamment en raison d’une hausse de l’encours de prêts à effet de levier. «Un nouvel épisode d’instabilité financière pourrait éclater», alerte aussi l’OCDE.  Cette dernière préconise, notamment, un retour à la coopération internationale et au dialogue multilatéral pour relancer le commerce, en tenant compte de l’interdépendance des économies, avec des chaînes de production qui s’étendent par-delà les frontières. «Les gouvernants doivent intensifier le dialogue international pour rétablir la confiance, et investir pour se préparer à relever les défis de demain : nous avons désespérément besoin d’améliorer nos compétences et nos infrastructures afin d’être prêts pour le monde du numérique», souligne Laurence Boone.  En attendant, les deux organisations tablent sur une amélioration de la croissance mondiale en 2020, à 3,4% selon l’OCDE et 2,9% pour l’ONU. 

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