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La pêche : Une composante fondamentale du tissu socioéconomique local

Dotée d'un littoral long de 153 km, la province d'Essaouira dispose de ressources halieutiques à fort potentiel de développement, comme en témoignent la diversité et la richesse de cette zone de l’Atlantique, malgré la persistance de certaines contraintes ne permettant pas de tirer le maximum de profits de cette activité.

Si le secteur de la pêche occupe une place de choix dans le tissu socio-économique local, ce n’est pas un pur hasard. En effet, la cité des Alizés connaît la prédominance des oscillations hydro-climatiques exceptionnelles relatives au phénomène d’Upwelling (remontée d’eau) faisant de cette zone de la façade atlantique l'une des plus poissonneuses à l’échelle nationale, voire mondiale. La province dispose d’un port principal de pêche, de 3 points de débarquement aménagés (PDA) et de 4 sites de pêche artisanale. Une infrastructure importante qui bénéficie, ces dernières années, d’un grand intérêt en termes de modernisation et d’extension, afin de permettre à ce secteur de jouer pleinement son rôle. 

Dans ce sens, il convient de rappeler que le port de pêche d’Essaouira vit au rythme des coups de pioche dans le cadre d’une grande opération d’extension et d’amélioration de ses infrastructures, pilotée par l’Agence nationale des ports. Ce chantier devra, à terme, mettre fin à l'anarchie marquant les différentes activités à l’intérieur du port : pêche artisanale, pêche côtière, construction et réparation navales, ainsi que l’existence de la halle aux poissons à l’extérieur du port, chose qui n’est pas sans conséquences directes sur la qualité et le circuit de contrôle des captures. 
Ce projet se décline en plusieurs phases, dont la première (2015-2017) portant sur l’extension des infrastructures du port, à travers l’élargissement des terre-pleins sur une superficie de 2,5 ha, la réalisation d’une darse, l’aménagement de nouveaux quais et d’une rampe de halage, la mise en place d’appontements flottants, la protection de la Sekkala et le dragage et déroctage du port, pour un montant global d’environ 127 millions de DH. 
Quant à la seconde phase, en cours de réalisation, elle porte sur les travaux d’extension du bassin sur une surface d’environ 2.600 m² et d’approfondissement des quais dédiés à la pêche côtière, pour un montant global d’environ 38 millions de DH. Elle comprend également les travaux de viabilisation des terre-pleins de la zone du nouveau chantier naval, à savoir le réseau d’assainissement et de revêtement, l’électrification et l’éclairage public, l’adduction en eau potable, la clôture et les locaux administratifs, le tout pour un montant d’environ 13 millions de DH.

«En chiffres, le nombre de navires en activité au port d’Essaouira, durant les 11 premiers mois de l’année écoulée, a été de l’ordre de 110, dont 52 chalutiers, 56 sardiniers et 2 palangriers», a confié à la MAP Rachid Agrich, délégué provincial de la pêche maritime, faisant observer que les sardiniers débarquent au port d’Essaouira durant les périodes de pêche de l’anchois, comprise entre août et janvier. Et d’ajouter : «Le nombre total des canots de pêche artisanale actifs au titre de la même période a été de 793 barques et la ville d'Essaouira s'est taillé la part du lion avec 322 barques».
S’agissant de la production halieutique à Essaouira, celle-ci a atteint, durant la même période, plus de 7.714 tonnes pour une valeur de 142,18 millions de DH, a précisé la même source, soulignant que l’évolution du secteur de la pêche est passée de 10.518 tonnes (92,116 millions de DH) en 2010 pour s’établir à 11.258 tonnes (161,18 millions de DH) en 2017.
En dépit de ces atouts, le secteur connaît certaines contraintes qui entravent son développement, à savoir l’absence de réseaux d’assainissement et d’alimentation en eau et en électricité dans les PDA, ce qui impacte la bonne mise en marche de ces installations, le manque d’équipements de mise à l’eau et de mise à sec dans la plupart des sites, l’enclavement de certains sites et la prolifération de poissonniers à l’étalage et d’écailleurs dans l’enceinte du port, ce qui ne permet pas de mener avec efficacité les actions de lutte contre le circuit 
de l’informel. 
L’on pointe du doigt également la congestion et l’encombrement du port, la difficulté quant au respect de la procédure relative à la traçabilité et à la certification des produits de la pêche dans le volet déclaration, ainsi que l’insuffisance d’infrastructures dédiées à la filière, notamment la fabrique de glace, les chambres froides et les grues de débarquement des captures.
In fine, au-delà de ces difficultés, le secteur halieutique demeure un pilier indéniable de l’économie locale, et le projet d’extension du port d’Essaouira devra, sans nul doute, contribuer à la réorganisation de la filière, à même de lui permettre de générer davantage de valeur ajoutée pour toute la région comme pour l’économie nationale. n

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