Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Plus d’un Marocain sur deux méconnait les programmes sociaux

Plus de la moitié des Marocains ignorent l’existence des programmes sociaux de lutte contre la pauvreté et ont une opinion négative sur les services de santé publique et le système de couverture médicale. L’absence ou la faiblesse du système de protection sociale génère un sentiment d’insécurité et sa généralisation contribuera à la réduction des inégalités. C’est ce qui ressort d’une nouvelle publication «Les Brefs du Plan» du HCP.

Plus d’un Marocain sur deux méconnait  les programmes sociaux
47,6% des Marocains seulement déclarent être au courant de l’existence des programmes sociaux de lutte contre la pauvreté.

Les Marocains méconnaissent les programmes sociaux de lutte contre la pauvreté et ont une opinion négative sur les services de santé publique et le système de couverture médicale. Ils considèrent aussi que la généralisation de la couverture sociale est l’un des facteurs essentiels de réduction des inégalités. Ce sont là les principales perceptions des Marocains de la protection sociale, tel qu’il ressort d’une nouvelle publication «Les Brefs du Plan» du Haut-Commissariat au Plan (HCP). 
Présentée comme une contribution au débat sur le nouveau modèle de développement et réalisée par Abderrahman Yassine, chercheur en statistique et démographie, cette publication s’appuie sur les résultats de l’Enquête nationale sur la perception par les ménages de quelques cibles des principaux Objectifs de développement durable (2016), de l’Enquête nationale sur les jeunes (2012), et de l’Enquête nationale sur le bien-être (2012).
Il en ressort ainsi que 47,6% des Marocains seulement déclarent être au courant de l’existence des programmes sociaux de lutte contre la pauvreté. Parmi eux, 37% ont cité l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), 25,2% le programme d’aide aux veuves, 23,9% le programme «Un million de cartables» et 7,9% le programme Tayssir. Ces Marocains avertis (47,6%) déclarent que les pauvres ne bénéficient que peu (65,5%) ou pas (23,5%) de ces programmes. Pour eux, le faible impact de ces programmes est dû notamment au clientélisme (40,6%), à la faiblesse des services (30,6%), aux difficultés d’accès aux prestations (22,7%), la faible qualité des services fournis (6,1%). 
Le HCP relève également, dans cette nouvelle publication, la prédominance d’une vision négative sur les services de santé publique et le système de couverture médicale. Il indique que les enquêtés proposent d’étendre l’assurance maladie à toute la population et que 50% affirment que la mauvaise qualité des services et le faible encadrement médical sont les deux principales causes du faible accès aux services de santé. 60,3% jugent les dépenses de santé comme exceptionnellement élevées, et que l’endettement reste la solution pour financer les prestations de santé (37,1%). Près de la moitié (47,6%) des interviewés se sont déclarés d’accord avec la privatisation des services de santé en vue de généraliser la couverture médicale à tous. Il ressort aussi de cette publication que 97,1% des jeunes sont insatisfaits de l’offre d’emploi, avançant comme explication notamment la faible capacité de l’économie nationale à créer de l’emploi (31,9% des jeunes), suivie du népotisme (17,3%) et de la faiblesse du niveau de formation (18%). 
Par ailleurs, 14,5% des Marocains acceptent de prolonger l’âge de départ à la retraite au-delà de 60 ans à cause notamment de la faiblesse ou de l’absence d’une couverture sociale (44,7%). Près de 60% pensent que la qualité des systèmes de retraite est faible ou très faible.
S’agissant des solutions proposées par les enquêtés pour lutter contre les inégalités sociales, il s’agit en premier lieu (55,1%) de l’amélioration de la qualité de l’emploi et la valorisation des salaires et des allocations de chômage. Suivent l’appui social public aux pauvres et la généralisation de la couverture sociale (34,5%) et l’amélioration des conditions d’habitat et de l’accès aux services sociaux de base (10,3%). 

Lisez nos e-Papers