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La plus optimiste de toutes les projections pour le Maroc

La croissance économique serait promise cette année à de meilleures perspectives qu’attendu. Un rapport onusien table, en effet, sur une croissance du PIB marocain de 3,8% en 2019 et de 3,9% en 2020, à la faveur d'une demande intérieure vigoureuse. Cette année, le Royaume devrait ainsi faire mieux que la moyenne de l’Afrique du Nord (3,4%) et mondiale (3%).

La plus optimiste de toutes les projections pour le Maroc

Le ralentissement économique attendu cette année au Maroc ne devrait pas être si accentué. C’est du moins ce qu’estiment les économistes de l’Organisation des Nations unies qui a rendu public hier son rapport sur la situation et perspectives de l’économie mondiale 2019. Les auteurs du rapport, réalisé par plusieurs entités onusiennes (Département des Affaires économiques et sociales, Conférence des NU sur le commerce et le développement, les cinq commissions régionales des NU, l’Organisation mondiale du tourisme), tablent, même, sur la poursuite de ce qu’ils qualifient d'une «expansion économique saine» au Maroc, bien qu’à un rythme légèrement réduit. L’économie de pays devrait, ainsi, connaître une croissance de 3,8% en 2019 (avec un taux d’inflation de 1,1%), après 3,5% estimés pour 2018, indique le document. Ce rythme de croissance devrait même monter à 3,9% en 2020 (avec un taux d’inflation de 1,4%), selon l’organisation onusienne qui attribue cette dynamique à la demande intérieure. Celle-ci resterait vigoureuse, contrebalançant le ralentissement de la production de phosphate et une production agricole modeste, estime-t-elle.

L’ONU se montre ainsi bien plus optimiste pour le comportement de l’économie nationale cette année que les autres sources de prévisions économiques. En effet, le PIB marocain ne devrait pas évoluer en 2019 au-delà de 2,9% pour le Haut-commissariat au Plan et la Banque mondiale, de 3,1%, selon Bank Al-Maghrib, 3,2% pour le gouvernement et S&P et 3,6% pour le Centre marocain de conjoncture. De ce fait, le Maroc ferait mieux que la moyenne de l’Afrique du Nord : 3,4% en 2019 et 3,5% en 2020. Il ferait donc mieux que l’Algérie (2,2% en 2019 et 2,8% en 2020) et la Tunisie (3,4% en 2019 et 3,6% en 2020), mais moins bien que l’Égypte (5,2% en 2019 et 4,7% en 2020). Pour les auteurs du rapport, la croissance économique en Afrique du Nord devra être globalement soutenue par l'amélioration de la conjoncture extérieure avec la hausse des prix des produits de base et la forte croissance des économies européennes, principale destination des exportations des pays de la région. Toutefois, nuancent-ils, au moment où les conditions extérieures devraient rester principalement favorables, les vulnérabilités structurelles, notamment la faiblesse des finances publiques et de la balance des paiements, pèseraient sur les perspectives de croissance, en particulier en Égypte, au Soudan et en Tunisie.  Côté politique monétaire, le document note que dans de nombreuses régions d’Afrique, cette politique reste restrictive en raison de la faiblesse des taux de change et de l’inflation. Cependant, à mesure que les pressions inflationnistes se sont apaisées, plusieurs pays ont abaissé les taux d'intérêt en 2018 pour soutenir l'économie, relève-t-il.

Pour 2019, la politique monétaire devrait rester tendue dans plusieurs pays, dont l'Égypte, le Soudan et la Tunisie, dans le but de stabiliser les taux de change et l'inflation, note le rapport qui estime qu’au Maroc, en Algérie, en Libye et en Mauritanie, la politique monétaire resterait neutre. Les instances onusiennes notent également que l’assainissement budgétaire reste le principal défi politique en Afrique du Nord. En moyenne, les déficits budgétaires ont légèrement diminué en 2018 en raison de la hausse des prix des produits de base et des mesures de réforme budgétaire en cours, concèdent les économistes onusiens. Cependant, font-ils remarquer, les recettes publiques ont encore d'augmenter en Égypte, au Maroc, au Soudan et en Tunisie. En outre, il est nécessaire de modifier la composition des dépenses fiscales pour résoudre les problèmes sociaux et lutter contre la pauvreté, insistent-ils.

Par ailleurs, le rapport de l’ONU estime que le Maroc est l’un des pays qui ne présentent pas réellement de désalignements du taux de change, puisque ce dernier n'affiche que des écarts mineurs, restant proche de son niveau d’équilibre (écart inférieur à 5%).  Au niveau mondial, le PIB devrait augmenter à un rythme soutenu de 3% en 2019, mais les signes indiquant que la croissance a peut-être atteint son point culminant sont de plus en plus nombreux, note le rapport. En effet, relève-t-il, depuis le début de 2018, la croissance de la production industrielle mondiale et du volume des échanges de marchandises a ralenti, en particulier dans les secteurs des biens d’équipement et des biens intermédiaires à forte intensité commerciale. Les indicateurs avancés «mettent en évidence un certain fléchissement de la dynamique économique dans nombre de pays en 2019, sur fond d’intensification des différends commerciaux, de risques de difficultés et d’instabilité financières et de tensions géopolitiques latentes». En parallèle, plusieurs pays développés sont aux prises avec un manque de moyens, lequel peut peser sur la croissance à court terme. 

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