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Le Président exclut de démissionner, malgré trois semaines de crise sociale

Il reconnaît qu’il est «responsable d’une partie» des «problèmes qui se sont accumulés depuis 30 ans», mais exclut de démissionner : pour la troisième semaine de contestation au Chili, le Président Piñera s’est dit ouvert à la discussion et n’écarte pas une réforme de la Constitution.

Le Président exclut de démissionner,  malgré trois semaines de crise sociale
«J’irai jusqu’à la fin de mon mandat. J’ai été élu démocratiquement, par une large majorité de Chiliens», a affirmé le Président Sebastian Piñera. Ph. AFP

Dix-huit jours après le début d’une fronde sociale inédite qui a fait 20 morts dans ce pays considéré jusqu’à récemment comme un des plus stables d’Amérique latine, la mobilisation ne faiblit pas. Des milliers de personnes se sont rassemblées mardi dans la capitale, et dans les villes de Concepcion (Sud) et de Vina del Mar, à une centaine de kilomètres de Santiago. Cible de nombreuses critiques, le Chef de l’État a balayé l’éventualité d’une démission, que réclament de nombreux opposants. «J’irai jusqu’à la fin de mon mandat. J’ai été élu démocratiquement, par une large majorité de Chiliens, j’ai un devoir et un engagement envers mes électeurs et envers tous les Chiliens», a affirmé Sebastian Piñera sur la BBC. «Nous sommes disposés à discuter de tous les sujets, y compris une réforme de la Constitution», a-t-il déclaré après plusieurs jours sans annonce, un fait inhabituel pour ce dirigeant hyperactif et omniprésent.
Approuvée en 1980 lors d’un référendum polémique sous la dictature, la Constitution a été rédigée pour garantir au régime d’Augusto Pinochet et aux partis conservateurs de conserver leur pouvoir, même une fois la dictature terminée en 1990. Mardi, le Président a annoncé une série de mesures pour les petites et moyennes entreprises affectées par la crise. Les 6.800 entreprises concernées par les destructions, pillages et incendies depuis le début de la crise devront bénéficier d’aides financières, d’assouplissements dans les paiements et de réductions d’impôts. La crise a également affecté le peso qui a perdu mardi 1,8% – à 749 pesos pour un dollar – sa plus faible valeur depuis 2003. Selon un sondage de l’institut Criteria, 79% des Chiliens pensent, en revanche, que les manifestations «auront des conséquences positives».
Le Président Piñera avait dû annoncer mercredi l’annulation du sommet de l’Apec (Forum de coopération économique Asie-Pacifique) qui devait se tenir à Santiago les 16 et 17 novembre, et de la conférence de l’ONU sur le climat COP 25, également prévue dans la capitale en décembre. Sebastian Piñera a concédé des erreurs et formulé des éléments d’autocritique. Révoltés par les inégalités sociales et une élite politique jugée totalement déconnectée du quotidien de la grande majorité des Chiliens, les manifestants réclament notamment une réforme du système de retraites et une révision de la Constitution, tous deux hérités de la période de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), ainsi que de profondes réformes du modèle économique ultralibéral chilien. 

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