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Le Prix de la fiction est revenu à Ahmed Boukous pour «Rhapsodies de Tanit la captive»

Un quart de siècle après son lancement, le Prix Grand Atlas continue son odyssée littéraire et intellectuelle, en célébrant les meilleures plumes dans l’écriture et la traduction. Cette édition, qui s’est déroulée au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, a distingué le professeur universitaire et recteur de l’IRCAM, Ahmed Boukous, pour son roman «Rhapsodies de Tanit la captive» (La Croisée des Chemins) dans la catégorie fictions francophones.

Le Prix Grand Atlas a récompensé, dans la catégorie de la traduction, en ex aequo, les traducteurs du français vers l’arabe Hamid Guessous et Azeddine Chentouf. Le premier ayant excellé dans la traduction du roman «La matière de l’absence» de Patrick Chamoiseau. Le second a choisi Maurice Blanchot pour traduire son œuvre assez singulière «L’écriture du désastre». Tous les deux sont publiés chez les éditions Toubkal.
Le choix de ces Prix Grand Atlas-2019, dotés chacun de 40.000 DH, a été effectué par un jury présidé par la philosophe Barbara Cassin, et constitué de Frédéric Lagrange, professeur des universités et spécialiste de la traduction de l’arabe, Zakia Sinaceur, chercheur et spécialiste de la traduction, Abdeslam Benabdelali, philosophe et traducteur, Sanaa Ghouati, universitaire, Miriam Diouri, libraire, et Nezha Lakhal, conteuse, musicienne et auteure. Une belle brochette d’intellectuels qui a honoré la fiction francophone et la traduction, mettant en relief l’actualité littéraire marocaine, en offrant une visibilité à des œuvres de qualité et en contribuant au développement du secteur de l’édition. «Ce voyage ayant atteint un quart de siècle est magnifique. Il symbolise la force des relations qui existent entre la France et le Maroc, qui ne sont pas uniquement des relations de voisinage, politiques ou économiques. Mais touchent au plus profond de ce que les hommes et les femmes ont en eux, la culture. La culture, c’est le pont, ce sont les liens qui font que les hommes peuvent se comprendre et construire des relations d’amitié. Je me réjouis que ce 25e anniversaire ait distingué la traduction qui est le symbole de ce pont entre les hommes et les cultures. Nous saluons, aussi, la vitalité de l’édition marocaine avec ses femmes et ses hommes qui continuent, avec beaucoup d’espoir, d’ambition et de détermination, à faire en sorte que ce patrimoine soit publié et puisse diffuser des idées qui sont le propre de l’homme et ses pensées», souligne l’ambassadeur de France au Maroc, Jean-François Girault.

En effet, le Prix de la traduction fut agréablement salué, aussi bien par le jury que par les traducteurs eux-mêmes. Car il permet d’ouvrir un débat très fructueux et de faire voyager des écrivains francophones dans le monde arabe. «Je suis très contente que ce prix couronne un traducteur. Car la traduction est un savoir-faire avec les différences, dont nous avons besoin aujourd’hui pour faire les communications entre Nord et Sud, entre l’ensemble des pays. Cette communication réciproque est un geste de longue haleine qu’il va falloir continuer», souligne la présidente du jury, Barbara Cassin. Et d’ajouter, à propos des critères pour le choix des gagnants, que le jury s’est basé sur la qualité de la traduction et celle de l’ouvrage traduit, ainsi que la manière dont il coïncide avec le public, permettant d’ouvrir les rapports et la culture de part et d’autre. «Pour le Prix de la fiction, il s’agit de faire connaître au public français, notamment, la manière dont écrivent et pensent les auteurs que nous connaissons mal et qui sont essentiels pour la francophonie et la culture en général», indique-t-elle.
De son côté, Clélia Chevrier Kolacko, conseillère de coopération et d’action culturelle et directrice générale de l’Institut français du Maroc, a salué l’importance de ce Prix Grand Atlas qui permet de soutenir l’édition francophone au Maroc et de mettre en exergue l’intérêt de la lecture et aussi de la traduction. «Celle-ci est cruciale pour que les œuvres littéraires françaises puissent être traduites en arabe et puissent être connues par un plus grand nombre de lecteurs. Elle reflète un dialogue de cultures, même si, parfois, elle n’est pas fidèle. Ce qui est très important pour nous et que nous soutenons à l’ambassade de France par le biais de ce Prix». Par ailleurs, la cérémonie de remise des Prix a été précédée d'un débat autour de la traduction et son importance cruciale, animé par la présidente du jury, Barbara Cassin, aux côtés du poète Mohammed Bennis. Ce dernier, qui considère la traduction comme un laboratoire de son écriture, a évoqué sa traduction des poésies de Michel Deguy, notamment ses recueils «Le traître» et «Donnant donnant», dont des lectures furent données par des étudiants à l’Université Mohammed V. 

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