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Un projet d’usine pilote pour les marbriers

Les marbriers ont soif d’une croissance robuste et soutenue de leur filière. Faisant face à des importations pesant plus de 1 milliard de DH, la profession prend aujourd’hui le maillet et le ciseau pour moderniser les process de valorisation. À la clé : un projet d’usine pilote de travail du marbre, utilisant les dernières technologies, et l’émergence d’acteurs locomotives pour tracter la filière.

Un projet d’usine pilote pour les marbriers
Moulay Hafid Elalamy s’est dit à la fois inquiet et confiant pour la filière. Ph.Saouri

La filière marbre est déterminée à sculpter son avenir en haut-relief. Son potentiel de développement est en or puisqu’elle tourne actuellement à seulement 10% de ses capacités. Pour commencer, la profession, organisée depuis 2016 en écosystème, planche sur un projet d’usine pilote spécialisée dans le travail du marbre. La future plateforme, qui utilisera des technologies de dernier cri en partenariat avec des Italiens, devra permettre de moderniser les process de travail du marbre en donnant accès à l’ensemble des opérateurs. «Le marbre marocain est très demandé sur les marchés local et international. Seulement voilà, sa valorisation demeure son propre talon d’Achille. L’usine pilote que nous projetons d’installer devra disséminer au sein de l’écosystème les différentes techniques de valorisation à l’instar de ce qui se fait actuellement dans des pays comme l’Italie», déclare David Tolédano, président de la Fédération des industries des matériaux de construction (FMC) lors de l’ouverture du Forum du marbre, organisé le 2 octobre à Casablanca.

L’enjeu est hautement stratégique pour toute l’industrie des matériaux de construction que Moulay Hafid Elalamy, a participé à l’évènement. Dans son intervention, le ministre de l’Industrie n’a pas mâché ses mots. «Le Maroc dispose d’un gisement de marbre estimé à des centaines de millions de tonnes, mais n’assure qu’une production de 300.000 tonnes brutes par an. Le secteur a créé à peine 2.330 emplois en 2018. L’on aurait pu créer plus si tout le potentiel avait été exploité. Pour aller de l’avant, l’innovation dans les process de valorisation est plus que nécessaire». Elalamy s’est même dit à la fois inquiet et confiant pour le développement de la filière. Mustapha Zafad, vice-président de l’Association marocaine des marbriers, confirme le diagnostic de la tutelle. Selon lui, la production nationale mobilise partiellement la ressource existante et demeure limitée par rapport aux pays producteurs. «La forte croissance qu’aura connue la consommation du marbre sur la période 2007-2013 a été totalement captée par les importations», constate Zafad. Résultat des courses, le Maroc importe pour plus de 1 milliard de dirhams. Autre constat non moins alarmant : la filière marbre ne pèse que 2% du chiffre d’affaires de l’industrie des matériaux de construction et à peine 1% de sa valeur ajoutée. Elle n’occupe, par ailleurs, que 8% des emplois de cette industrie et abrite 30% des acteurs informels. Et ce n’est pas tout. La filière concentre 40% des importations du secteur des matériaux de construction alors qu’elle ne pèse que 10% de ses exportations. Rappelons que l’écosystème marbre se fixe pour objectifs de générer 2,9 milliards de DH de chiffre d’affaires additionnel et pas moins de 600 millions de valeur ajoutée supplémentaire à l’horizon 2020. Il ambitionne en outre de créer 8.000 nouveaux emplois directs et drainer 570 millions de DH d’investissements. 

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