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La proposition marocaine de mise en place d’un mécanisme international pour protéger le peuple palestinien n’a pas abouti

Les membres de la délégation marocaine qui ont pris aux travaux de la 140e Assemblée de l’Union interparlementaire à Doha ne sont pas parvenus à faire passer un point d’urgence qui défend la cause palestinienne. Mais cela ne constitue pas en soi un échec, car la proposition rivale qui est passée, pour laquelle le Maroc a aussi voté, est bénéfique au continent africain que le Royaume défend également.

La proposition marocaine de mise en place d’un mécanisme international pour protéger le peuple palestinien n’a pas abouti

La première séance plénière de la 140e Assemblée de l’Union interparlementaire (UIP), dont les travaux se poursuivent depuis jeudi à Doha, qui a eu lieu dimanche dans l’après-midi a été l’une des séances les plus animées. Elle devait trancher sur le point d’urgence à inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée. La séance était animée, car deux points étaient proposés et les parlementaires du monde devaient les départager, à travers un vote selon les mécanismes de l’UIP. Un seul point pouvait en effet être retenu (lire : www.lematin.ma).
Le premier point d’urgence concerne «la protection du peuple palestinien et le refus de l’autorité israélienne sur le territoire du Golan occupé, le renforcement des valeurs de la coexistence entre les peuples et les religions, combattre les formes de racisme et d’intolérance et l’appui des efforts consentis pour venir en aide aux sociétés et pays sinistrés». Comme on l’a expliqué dans notre édition d’hier, c’est une proposition qui fusionne celles du Maroc, du Koweït, de l’Indonésie et de la Turquie. Le point d’urgence «concurrent» est soumis par les Pays-Bas et appelle à «l’action internationale urgente en faveur du Mozambique, du Malawi et du Zimbabwe à la suite du passage du cyclone Idai».
Passant à la barre devant les membres de l’Assemblée, Hakim Benchamach, président de la Chambre des conseillers et chef de la délégation marocaine ayant fait le déplacement à Doha, a expliqué, aux côtés de la chef de la délégation turque, le bien-fondé de ce point au nom du Maroc, du Koweït, de l’Indonésie et de la Turquie. Il a ainsi beaucoup insisté sur la fibre humanitaire et la souffrance du peuple palestinien. En effet, il a souligné que cette question en particulier ne nécessitait pas de parler avec un discours bariolé. «Nous vous demandons, au nom des pays qui proposent ce point d’urgence et qui est soutenu par les groupes géopolitiques que sont le groupe arabe et le groupe des pays islamiques, de questionner vos cœurs et vos consciences», s’est-il adressé aux participants. Il les a également invités à passer en revue les atrocités, les tueries, l’embargo et les atteintes aux lieux sacrés des Palestiniens. «Nous demandons l’inscription d’un point d’ordre qui reflète une voie qui représente la conscience collective internationale», a-t-il conclu dans son intervention défendant le point d’urgence présenté.
Cependant, cela n’a pas été suffisant pour remporter la bataille électorale qui a été gagnée, il faut le dire, par le «groupe des douze plus», composé par les Européens qui a su mobiliser les voix en faveur de la proposition des Pays-Bas. En effet, les Africains ont voté en masse en faveur de ce point d’urgence qui appelle à «l’action internationale urgente en faveur du Mozambique, du Malawi et du Zimbabwe à la suite du passage du cyclone Idai». D’ailleurs, même le Maroc a voté favorablement aux deux propositions, c’est-à-dire en faveur de la Palestine et en faveur des pays africains. Car la délégation marocaine a pris en considération les relations privilégiées qu’a le Royaume tant avec la Palestine qu’avec le continent africain.
Ainsi, lors du débat général relatif au point d’urgence retenu, la délégation marocaine, qui s’est exprimée hier à cette occasion, a mis en avant les aides accordées par le Maroc aux pays africains. Prenant la parole au nom de la délégation marocaine, le parlementaire Ahmed Touizi a souligné que «ce dont souffre le continent africain est le résultat de siècles de colonisation et de pillages de ses richesses. De même, les catastrophes dont le continent fait l’objet sont le produit d’actes et de pratiques qui ne sont pas l’œuvre des peuples africains. Elles sont le produit des changements climatiques causés par les activités industrielles des pays riches. L’Afrique est donc la victime de ces actes. Nous espérons ainsi que c’est là une véritable prise de conscience et que les pays industrialisés prennent leur responsabilité, notamment à travers les mécanismes onusiens tels que la COP 21 et 22, la convention de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe…», a-t-il souligné en s’adressant aux participants à la 140e Assemblée de l’Union interparlementaire. 

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