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Ce qu’il faut savoir pour une levée de fonds réussie

Création d’entreprise, lancement d’un nouveau produit ou absorption d’un concurrent. Les investisseurs en capital sont à l’affût d'opportunités susceptibles de fructifier leurs fonds. Est-il risqué de faire appel à ces investisseurs ? Quand et comment s’y prendre ? Suivez le guide !

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Qu'est-ce que le capital investissement ?
En pratique, des investisseurs mettent en commun des capitaux qui servent à prendre des participations dans une entreprise cible. Cette dernière sera généralement transformée en société par action (SA ou SAS) dans le but d’accroître sa valeur et de revendre les participations du fonds plus cher au moment de la sortie ou des désinvestissements. Le capital investissement se décline sous plusieurs formes : capital amorçage, capital risque, capital développement, capital transmission et capital retournement.

Quand peut-on faire appel au capital investissement ? 
Le recours au capital investissement peut se faire pour différentes raisons : création d’entreprise, recrutement de personnel compétent, lancement d’un nouveau produit, développement des exportations, absorption d’un concurrent, liquidation de certains actifs ou vente de tout ou partie de l’entreprise.

 Comment contacter un investisseur en capital ?
L’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC) est l’interlocuteur privilégié. Elle compte 23 membres associés et 25 membres actifs. Tous sont des entreprises bien connues de la place.

Quelles sont les conditions d’éligibilité ? 
Toute entreprise qui possède un potentiel de création de valeur et un projet de développement est éligible. Cependant, les microentreprises n’ont souvent pas le profil adéquat. Les startups sont néanmoins éligibles. Dans tous les cas, les critères généralement retenus sont l’innovation et les capacités de pénétration de nouveaux marchés (pour les entreprises à la recherche d’un capital amorçage et risque), les leviers de croissance et les équipes commerciales (capital développement), la solidité de la structure en place (capital transmission) et la qualité du management (capital retournement).

Comment fonctionne le capital investissement ?
C’est une prise de participation dans une entreprise. Au Maroc, la durée moyenne de détention de ces participations est de 4 ans et demi. Cette durée peut cependant varier en fonction de la conjoncture économique et des opportunités de sorties.

Comment présenter un projet viable à l’investisseur ? 
Il faut d’abord formaliser le projet par le biais d’un business plan. Lors du premier contact avec une société de gestion, en plus du business plan, il faudra se munir des états financiers et de l’historique de l’entreprise ainsi que de ses réalisations passées. D’une manière générale, il faut rester le plus transparent et le plus complet possible dans la communication des informations. Car la 1re impression donnée à l’investisseur en capital est primordiale. Construire une relation de confiance dès les premiers contacts est également important.

À quels coûts s’attendre ?
Les coûts financiers concernent essentiellement les frais liés au recours éventuel à des prestataires externes pour l’élaboration d’un business plan sur 3 à 5 ans. Ils peuvent également couvrir la mise à niveau de l’entreprise avec la mise en place d’outils de pilotage ou de reporting ou encore l’évaluation des titres de l’entreprise. Ces prestations peuvent cependant être assurées en interne si les ressources humaines disponibles le permettent. Si l’effectif de l’entreprise est capable de réaliser ces missions, ces dépenses peuvent être évitées.

Comment se déroule une opération de capital investissement ? 
Le 1er entretien est une occasion de faire une présentation succincte du projet. Il permet à l’entrepreneur de se faire une idée sur son futur investisseur et de savoir s’il y a des points de divergence ou si, au contraire, la relation s’annonce prometteuse. Une 2e rencontre permet de discuter le business plan et donner plus de précisions sur le projet à l’investisseur. D’autres réunions permettront à ce dernier d’appréhender tous les détails de l’opération. Une fois le gestionnaire de fonds convaincu, il élaborera une proposition de financement précise. Si elle convient à l’entrepreneur, elle sera présentée au comité d’investissement du fonds. S’ensuit la réalisation des dues diligences pour vérifier et confirmer les informations de l’entreprise. La formalisation juridique est la dernière étape de ce processus.

Quels sont les documents essentiels à la réalisation de l’investissement ? 
Cinq documents principaux traduisent les différents aspects de la relation avec un investisseur : l’engagement de confidentialité, la lettre d’intention, le protocole d’investissement, la convention de garantie «actif et passif» et le pacte d’actionnaires.

Comment l’investisseur détermine-t-il  la valorisation d’une entreprise ?
Les méthodes de valorisation sont nombreuses, souvent pondérées les unes par rapport aux autres, et elles évoluent avec les modes et phénomènes économiques. La valorisation retenue pour évaluer les titres de l’entreprise acquis par l’investisseur résultera d’un compromis entre la valorisation faite par l’entrepreneur et celle réalisée par l’investisseur. Le prix définitif est fixé à l’issue de négociations souvent délicates et susceptibles d’engendrer les premières divergences entre les parties. Échanger de manière transparente et constructive est primordial pour mener à bien ces négociations.

Qu’apporte l’investisseur à l’entreprise ?  
D’abord, un apport financier (renforcement de la structure financière de l’entreprise et augmentation de la capacité d’endettement). Deux niveaux d’allocation sont possibles : fonds propres et quasi-fonds propres (apports en comptes courants, obligations convertibles en actions et prêts participatifs). Ensuite, un apport organisationnel (contribution à l’institutionnalisation de l’entreprise, conseil des équipes dirigeantes et mise à disposition d’un réseau de contacts). Enfin, un apport stratégique (apport d’idées nouvelles, partage d’un savoir-faire sectoriel et financier et renforcement de l’image de l’entreprise).

L’entrepreneur risque-t-il de perdre le contrôle de sa société ? 
Non. L’investisseur ne s’immisce pas dans la gestion quotidienne de l’entreprise, même en cas de participation majoritaire. Par contre, certaines décisions stratégiques (un nouvel investissement, une cession d’actifs importante ou le recrutement d’un cadre de haut niveau) nécessiteront soit son avis, soit son accord. Une liste de ces décisions doit être établie au préalable.

Comment préparer la sortie de l’investisseur ?
La discussion sur les modalités et conditions de sortie commence dès les premiers contacts engagés avec l’investisseur. Dans le pacte d’actionnaires, les conditions de sortie font l’objet d’une «clause de sortie» qui établit notamment une hiérarchisation des possibilités de sorties (introduction en Bourse, cession de la totalité du capital de l’entreprise, cession de la participation du partenaire financier à un autre investisseur ou rachat par l’entrepreneur de la participation de l’investisseur). 

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