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La question migratoire, l’un des principaux enjeux des législatives du 28 avril

La question migratoire s’invite avec force dans les programmes électoraux des partis politiques en lice pour les législatives du 28 avril en Espagne, dans le sillage de la montée des populismes en Europe et de la crise migratoire qui a ébranlé le Vieux Continent ces dernières années.

La question migratoire, l’un des principaux enjeux des législatives du 28 avril

À gauche comme à droite, les initiatives se multiplient pour s’attirer les faveurs de l’électorat lors de ce scrutin crucial où la question migratoire s’impose comme l’un des enjeux majeurs pour les principaux partis qui portent une grande attention au traitement du phénomène migratoire, à travers des propositions reflétant les positions traditionnelles des partisans d’une migration régulière ordonnée et des adeptes de mesures plus fermes.
Le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), du Chef de gouvernement actuel, Pedro Sanchez, s’engage à promouvoir «une politique européenne en matière d’immigration» permettant de réglementer et de faciliter «la circulation ordonnée des immigrants». Les socialistes, favoris des derniers sondages, parient aussi sur le renforcement des «relations de coopération avec les pays de la Méditerranée». Le parti fait valoir à cet égard une politique européenne cohérente en matière de migration afin de contribuer au développement de l’Afrique subsaharienne, de lutter contre la traite des êtres humains, de réguler et de faciliter la circulation ordonnée des immigrants, dans le respect des droits de l’Homme.
Son rival historique, le Parti populaire (PP, conservateur) qui arrive selon les enquêtes d’opinion en seconde position lors de ce scrutin, le troisième depuis 2015, insiste sur des frontières sûres et promet d’accorder une attention toute particulière aux migrants de deuxième génération en vue d’une intégration totale dans la société. Pour ce parti, dirigé par Pablo Casado, la migration est un «défi du présent et de l’avenir», d’où la nécessité d’œuvrer à garantir une coopération solide avec les pays d’origine et de transit et de lutter contre les mafias de la traite des êtres humains.
Dans son programme électoral, le PP insiste sur une politique responsable en matière d’immigration, qui doit être légale, ordonnée, liée à un contrat de travail et accompagnée d’une volonté des candidats de s’intégrer et de respecter les coutumes du pays d’accueil. Le parti érige en priorité la lutte contre les mafias de l’immigration clandestine reposant sur le renforcement de la coopération avec les pays d’origine et le refoulement des candidats à la frontière. Il compte aussi élargir les traités internationaux sur le retour et l’expulsion des immigrés irréguliers et mettre en place un plan spécial de lutte contre l’immigration irrégulière.
De son côté, le parti de centre droit Ciudadanos propose une solution «juste et solidaire» à la problématique des réfugiés, dans le cadre de l’Union européenne en vue d’établir «un contrôle commun des flux migratoires», avec des ressources financières et humaines suffisantes. Le parti promet la mise en place d’un système de «visa par points» pour attirer les meilleurs talents étrangers comme celui appliqué au Canada et la flexibilisation de l’octroi de visas automatiques aux chercheurs, investisseurs et professionnels hautement qualifiés désireux de développer leurs activités en Espagne. Le parti d’Albert Rivera s’engage à mener une lutte sans merci contre les organisations mafieuses de trafic d’êtres humains, couplée à une révision du Code pénal afin de définir le crime de traite des êtres humains et d’établir son imprescriptibilité et la persécution internationale.
Pour sa part, le parti d’extrême gauche «Unidas Podemos» propose un assouplissement des démarches du regroupement familial et envisage la possibilité de demander l’asile dans les ambassades et les consulats de pays tiers ainsi que l’octroi de visas humanitaires. Le parti, dirigé par Pablo Iglesias, compte aussi créer de nouvelles modalités de visas, tel le visa de recherche d’emploi, et flexibiliser les démarches pour les autorisations de séjour.

À la différence des autres partis, le représentant de l’extrême droite «Vox», qui selon les derniers sondages aurait pour la première fois des représentants au Parlement espagnol, fait de la question migratoire son cheval de bataille en lui consacrant une série d’engagements allant dans le sens du durcissement de la politique espagnole en la matière. Ce parti est favorable à une politique de main dure pour gérer la problématique migratoire dans le pays ibérique, proposant la déportation des immigrés clandestins vers leurs pays d’origine et l’expulsion des immigrants légalement établis en Espagne en cas de récidive pour des délits mineurs ou des crimes graves.
Outre l’immigration, plusieurs autres sujets concentrent les programmes électoraux des principaux partis à ce scrutin, notamment l’éducation, la question du genre, la transition écologique, la crise territoriale avec le problème indépendantiste en Catalogne, la santé, l’emploi, la politique sociale et les pensions. Le 28 avril, quelque 36.893.976 électeurs auront à se prononcer en faveur du programme qui serait le plus conforme à leurs choix et convictions. Les Espagnols seront ainsi appelés à s’exprimer pour donner continuité à la politique actuelle du président sortant Pedro Sanchez depuis son arrivée à la Moncloa en juin dernier après une motion de censure contre le populaire Mariano Rajoy, ou à donner l’opportunité aux jeunes formations politiques dans un paysage politique plus fragmenté que jamais. 

Idriss Tekki (MAP)

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