Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Nation

Le quota comme mécanisme pour faire face au déficit de la représentation politique des jeunes

À l’occasion de la tenue de la sixième Conférence mondiale des jeunes parlementaires de l’Union interparlementaire (UIP), avec pour thème central «Réaliser les ODD et l’autonomisation des jeunes en œuvrant pour le bien-être», l’UIP remet sur le tapis les données de son dernier rapport sur la représentation des jeunes. Une étude qui cite le Maroc en exemple de pays ayant institué le quota pour garantir une représentativité des jeunes et des femmes au Parlement.

Le quota comme mécanisme pour faire face au déficit  de la représentation politique des jeunes

Chaque année, depuis 2014, l’Union interparlementaire (UIP), organisation qui réunit les Parlements nationaux des quatre coins du monde, organise des conférences au profit des jeunes parlementaires. La prochaine édition de cette conférence, organisée conjointement par l’UIP et le Congrès paraguayen, se tiendra les 9 et 10 septembre à Asunción. À cette occasion, l’UIP remet sur le tapis les données de son dernier rapport sur la représentation des jeunes. Un rapport qui souligne que la proportion mondiale des parlementaires de moins de 30 ans est passée de 1,9 pour cent en 2016 à 2,2% en 2018. «Comparée à la proportion de la population mondiale âgée de moins de 30 ans (environ la moitié), cette légère hausse ne peut toutefois pas masquer le déficit considérable de la représentation politique des jeunes dans le monde», dénonce le rapport. L’UIP a été l’une des premières organisations à œuvrer en faveur de l’autonomisation des jeunes parlementaires.
Ainsi, dans son dernier rapport, intitulé «La représentation des jeunes dans les Parlements nationaux-2018», l’Union appelle, dans ses recommandations, les gouvernements, les Parlements et les partis politiques des pays à forte population de jeunes à poursuivre les réformes institutionnelles destinées à corriger le déficit démocratique susmentionné. «Réformes qui consistent à abaisser l’âge d’éligibilité, à élaborer de nouvelles stratégies de recrutement, à établir des quotas de jeunes et à autonomiser les ailes des partis réservées aux jeunes».
Le document fait état du fait que des quotas politiques pour les jeunes ont été établis dans un nombre réduit, mais croissant et hétérogène de pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe, d’Amérique latine et du Moyen-Orient. Il cite ainsi l’exemple du Maroc où les sièges réservés aux moins de 40 ans représentent 14,7%, ce qui classe le Royaume en deuxième position après le Rwanda (22,5% parlementaires de moins de 40 ans).
Le rapport souligne aussi l’existence de grandes différences dans l’élaboration des types de quota, la classe d’âge spécifiée et le pourcentage applicable. Certains jeunes parlementaires interrogés dans le cadre de l’élaboration du rapport de l’UIP ont hésité à saluer les quotas comme une stratégie visant à stimuler la participation des jeunes, d’autres ont considéré les quotas comme le seul moyen d’obliger les partis à repenser leurs stratégies de recrutement et à accorder une plus grande priorité aux jeunes candidats.
Le document de l’UIP cite, encore une fois, l’exemple du Maroc. Ainsi, le rapport fait état d’importantes différences entre les jeunes élus à des sièges ouverts et ceux qui obtiennent des sièges réservés. «Ces derniers sont souvent très instruits et dévoués au service public, mais n’ont pas les liens sociaux nécessaires pour être nommés comme candidats en l’absence de sièges réservés. Parmi les 30 parlementaires qui occupaient de tels sièges après les élections de 2011, seuls trois ont réussi à faire la transition vers des sièges ouverts aux élections de 2016, ayant trouvé les réseaux et les ressources qui ont fait d’eux des candidats plus viables», est-il souligné.

Le rapport insiste également sur la parité qui doit être prise en compte dans l’encouragement de l’élection des jeunes. À ce titre, l’UIP considère que les quotas de jeunes comportent de plus en plus souvent des dispositions en faveur de la parité hommes-femmes, ce qui encourage l’élection de jeunes hommes et de jeunes femmes. «Quant aux quotas en parallèle, qui permettent le double comptage, ils doivent être abordés avec prudence», précise le rapport. Dans ce sens, il estime qu’une solution possible a été essayée par le Maroc. «Le pays réservait 60 sièges aux femmes (tous âges confondus) et 30 sièges aux hommes de moins de 40 ans, ce qui favorise l’élection de femmes plus âgées et d’hommes plus jeunes, au détriment des femmes plus jeunes», est-il écrit dans le rapport.
Toutes ces questions seront soulevées, les 9 et 10 septembre prochain, lors de «la Conférence mondiale des jeunes parlementaires de l’UIP». Cette conférence rassemblera des centaines de jeunes parlementaires, hommes et femmes, dans le but de renforcer leurs capacités et les aider à créer un environnement de solidarité, à développer leurs réseaux et à promouvoir une approche coordonnée par des jeunes sur les questions qui les concernent. Rappelons que ces conférences de l’UIP, qui ont lieu depuis 2014, ont abordé les thèmes de la participation à la vie politique et de la démocratie (Genève, 2014), de la paix et de la prospérité (Tokyo, 2015), des Objectifs de développement durable (Lusaka, 2016), de l’inclusion politique, économique et sociale (Ottawa, 2017) et des droits de générations futures (Bakou, 2018). Le thème central de cette sixième édition sera «Réaliser les ODD et l’autonomisation des jeunes en œuvrant pour le bien-être». 

Lisez nos e-Papers