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Jeudi 28 Mars 2024
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Ramadan : La cité entre spiritualité, convivialité et générosité

À l’instar des autres villes du Royaume, Taza entretient ses us et traditions durant ce mois du Ramadan qui se caractérise, dans cette ville du nord-est du pays, par une ambiance imprégnée de ferveur et de sérénité.

Ramadan : La cité entre spiritualité, convivialité et générosité
Les fidèles tiennent à accomplir, chaque jour, leur prière au sein des mosquées, notamment « Al-Tarawih ».

Le mois sacré du Ramadan constitue une occasion pour les familles tazies de revisiter les coutumes locales, en les partageant avec les jeunes qui découvrent ce riche patrimoine, legs des ancêtres. À Taza, les préparatifs commencent à la mi-Chaâban, mois au cours duquel les familles s’approvisionnent en denrées alimentaires afin de concocter préparer toutes sortes de délices, sucrés et salés, d’autant plus que l’ensemble des marchés se mettent à l’heure du Ramadan et vivent au rythme d’une dynamique inhabituelle, afin de répondre aux besoins des clients. Parmi ces marchés figurent celui dit «Al Qobba», qui constitue le cœur battant de la Médina de Taza et son centre commercial, économique et historique.

L’une des traditions qui distinguent la ville de Taza des autres villes du Royaume consiste en l’installation par les dames, sur les toits des maisons, de drapeaux blancs, juste après l’annonce de l’avènement du Ramadan. Les préparatifs concernent également l’acquisition d’habits traditionnels, notamment pour les enfants qui vont jeûner pour la première fois.
À l’approche de ce mois béni, les mosquées et les zaouïas de la ville vivent au rythme d’opérations de réhabilitation et de nettoyage, avec la participation de préposés religieux, de bienfaiteurs et de bénévoles, en perspective à la grande affluence que connaissent les mosquées durant ce mois, les Tazis étant attachés à la célébration du mois sacré dans un climat de spiritualité et de rapprochement du Créateur.

 Parallèlement, les femmes s’attèlent à la préparation de tous les mets, à base des produits locaux du terroir, qui ornent la table en ce mois afin qu’elle soit garnie et colorée avec toutes sortes de délices ramadanesques, dont l’incontournable harira, la chabbakia, le sfouf (sellou ou slilou), le baghrir, le msemen, etc. Ces dames veillent à ce qu’elles fassent goûter leurs préparations à leurs voisines, en leur dressant une assiette, ce qui reflète le sens du partage et de la convivialité qui marquent le mois du Ramadan dans cette ville réputée pour son ancienne Médina chargée d’histoire.
 L’aspect vestimentaire est également important à Taza pendant ce mois, au cours duquel femmes et hommes optent pour l’habit traditionnel: djellaba, caftan, jabador, cherbil ou babouches. Le Ramadan à Taza est aussi le mois où les autochtones, comme leurs compatriotes dans les autres villes, baignent dans la spiritualité et la ferveur. Les fidèles tiennent à accomplir, chaque jour, leur prière au sein des mosquées, notamment «Al-Tarawih» (prières surérogatoires), au cours desquelles ces lieux de culte sont pris d’assaut par des centaines de fidèles. Ramadan est aussi un mois où l’échange de visites, entre proches ou amis, retrouve tout son sens, étant donné que les gens aiment partager du bon temps après la rupture du jeûne.

 Pour les Tazis, «Lailat Al-Qadr» (la Nuit du Destin) reste de loin le moment fort de ce mois sacré, dans la mesure où, dans leur la majorité, ils font la tournée des mosquées pour prier tout au long de cette nuit spéciale, alors que les femmes essayent de concilier entre mosquées et cuisines, où elles s’affairent à la préparation de plats spécialement dédiés à cette occasion.
 Bien que les habitants de Taza restent attachés à leurs us et coutumes, il n’en demeure pas moins que ces traditions sont de plus en plus vulnérables à l’usure du temps, d’où l’importance de l’appel lancé par des acteurs locaux pour la préservation du patrimoine matériel et immatériel, notamment celui en lien avec le mois sacré. 

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