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La réalisatrice Loubna Lyounsi délie les langues autour de Bassiri

Dans la foulée des projections programmées pour la cinquième édition du Festival du film documentaire sur la culture, l’histoire et l’espace sahraoui hassani à Laâyoune, le public a eu l’opportunité de découvrir plusieurs nouvelles productions relatant des histoires et les richesses de ces terres du Sahara.

La réalisatrice Loubna Lyounsi délie  les langues autour de Bassiri

Parmi les films programmés pour cette cinquième édition, il y a celui de Loubna Lyounssi «Bassiri, l’acte perdu» a pu impressionner par le sujet qu’elle a choisi autour de la personnalité de Bassiri, ce grand militant qui est à l’origine de la révolution de Laâyoune en 1970 contre le colonialiste espagnol. Son parcours passé au Caire puis à Damas pour ses études l’a motivé à s’installer au Sahara pour expulser le colonialiste, et ce, en regroupant autour de lui des personnes qui ont cru dans sa cause. Certains d’entre eux qui ont survécu à ce drame racontent ce qu’ils ont enduré à cette époque. Sachant que Bassiri a été arrêté en 1970 et on ne l’a jamais revu.
«Quand on m’a proposé le personnage de Bassiri, je ne connaissais pas son histoire et sa révolution sur place. Il fallait que je fasse une petite recherche pour le découvrir. J’avais peur au départ, mais quand j’ai constaté l’attachement des jeunes d’ici à leur histoire et à la culture sahraouie, je me suis dit pourquoi ne pas les aider pour écrire cette histoire à travers cette personnalité. Ces jeunes, que j’ai connus quand je faisais les courts métrages, avaient cette âme de la terre et de leurs racines. 
C’était très difficile d’écrire cette histoire et je n’ai trouvé que quelques protagonistes qui voulaient parler de cette histoire, notamment Sidi Rahal, Haidar… qui ont vécu avec Bassiri. Le scénario du film était basé uniquement sur ces gens qui l’ont accompagné. Le seul document à ma portée était le colonel espagnol Miguel qui a vécu les circonstances avec Bassiri et qui était chargé d’une mission», souligne Loubna Lyounsi qui n’a pas pu avoir les documents de la Zaouiya. Et d’ajouter que faute de preuve tangible, «la reconstitution de l’histoire était difficile. Alors, j’ai travaillé avec les jeunes talents du théâtre chez qui j’ai découvert des choses extraordinaires», souligne Loubna qui a déjà décroché le Grand Prix du Festival du film documentaire en 2017 avec «Le miracle d’un serment». 


Question à Sidi Mohamed El Idrissi, président du Club des producteurs et professionnels de l’audio-visuel et le cinéma

«Nous avons encore beaucoup de projets à réaliser pour ce festival»

Le Matin : Est-ce que le Festival, en ces cinq années d’existence, a pu atteindre les objectifs qu’il s’est tracés ?
Sidi Mohamed El Idrissi
: Le plus important dans ce festival est de réussir à avoir cette quantité de documentaires qui sauvegardent la mémoire hassanie qui perd, à chaque fois, un de ses grands hommes. Donc, c’est cette culture immatérielle que nous estimons sauvegarder. En plus de cela, cet événement a donné une dynamique spéciale aux provinces du Sud, à travers la multiplication de métiers cinématographiques qui s’ajoutent chaque année dans le Sud. Puis, un développement économique qui s’améliore au fil des éditions.

Ne pensez-vous pas l’élargir à d’autres pays dans le futur ?
Notre souhait est d’ouvrir d’autres horizons pour ce festival qui évoque la culture hassanie sahraouie qui se prolonge jusqu’en Mauritanie, au sud du Mali et de l’Algérie. Plusieurs pays peuvent adhérer à ce festival. On souhaite l’élargir aux autres Sahara du monde. Mais, nous sommes encore en période de construction ; ça viendra un jour. 

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