La réalité de la femme africaine dans la palette d’Asmaa Rochdi

Dans le cadre de la cinquième édition de l’événement «Regards au féminin», la galerie de la Fondation de la Mosquée Hassan II de Casablanca a accueilli une nouvelle collection de peintures de l’artiste-peintre Asmaa Rochdi. L’exposition prend fin ce week-end, tout en laissant une belle impression chez tous ceux qui l’ont visitée, car elle séduit aussi bien par la technique de l’artiste que la thématique choisie.
«Regards au féminin» de cette édition a été porté, par Asmaa, sur la femme africaine dans toute sa diversité, ses souffrances, sa beauté et son élégance. Pour l’artiste, l’exploration des univers de cette femme lui a permis d’«ôter les éléments de décor des photographies originales et de modifier l’histoire que raconte une peinture. L’idée m’est venue à force de regarder des clichés de modèles africains posant devant des fonds de couleurs à la fois vives et vibrantes», affirme Asmaa Rochdi qui n’en est pas à sa première expérience sur la femme africaine. Mais son aventure picturale date de plus de dix ans, quand elle travaillait sur des portraits de la beauté noire dans tous ses états.

C’est tout un combat qu’elle mène aux côtés de cette femme pour lutter contre les clichés et les stéréotypes, et ce à travers l’art, par le biais duquel elle restitue tout ce qu’elle connaît de ces pays africains qu’elle a visités, surtout concernant leurs femmes. Sachant que son ancien métier d’hôtesse lui avait permis de voyager dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne, pour y puiser son inspiration et nourrir sa passion pour la peinture. Ainsi, par les couleurs et les formes, elle transmet toutes les émotions qu’elle a ressenties sur les visages de ces femmes, leur quotidien et leur peine. «La couleur et la lumière sont basiques dans ma palette. Sans lumière, il y aurait le chaos. La couleur remplace les mots. C’est le préverbal qui invite à contempler dans le silence. Mon monde se raconte par les formes et les couleurs. Je crée la vision de mes rêves sans les planifier», poursuit Asmaa Rochdi. En effet, ses travaux parlent au spectateur sans voix, mais avec les sentiments, les couleurs et la lumière. «J’ai cette conscience que mes toiles interrogent sans répétition. C’est un ressenti que je partage dans l’humilité d’un regard réciproquement libre quant à la beauté du représenté et de la représentation dans son essence la plus pure. N’oubliez pas que mon premier désir est l’évasion et l’enchantement», renchérit Asmaa.