L’activité minière du groupe OCP, comportant l’extraction du minerai et son traitement à travers le lavage et la flottation, a fait l’objet d’une mission des magistrats de la Cour des comptes. Sanctionnée par l’émission de plusieurs recommandations et de constats, la mission s’est particulièrement intéressée aux aspects relatifs à la planification et la programmation des activités minières ainsi qu’au traitement du phosphate. Elle a également examiné l’utilisation et la maintenance du matériel d’exploitation, en plus des aspects environnementaux liés à l’activité minière. Selon le groupe OCP, les recommandations émises par la Cour ont permis la mise en place de plusieurs améliorations, notamment sur le volet planification. Le groupe affirme que son Programme de transformation digitale lancé en 2017 prévoit la planification multi-horizons des activités minières sur une plateforme unique pour l’ensemble des sites à travers «Mine Planning». «Aujourd’hui, Mine Planning est déployé sur 2 sites et couvrira l’ensemble des sites miniers en 2019», souligne le groupe.
Au niveau de la maintenance, le groupe OCP affirme que la digitalisation sera complétée à 100% en 2019, tout en annonçant le développement d’algorithmes de prédiction des pannes utilisant l’intelligence artificielle. Quant au volet environnemental, le géant des phosphates a annoncé le lancement de la réhabilitation et la plantation de 1.000 ha/an. Ce qui correspond à 2 fois la consommation annuelle de terrain, précise le groupe dont l’objectif est de réhabiliter et planter l’ensemble des terrains exploités depuis un siècle. Toujours en rapport avec l’environnement, l’année 2019 connaîtra l’exécution d’essais industriels de filtration des boues de lavage.
L’objectif de cette opération est d’éliminer définitivement les digues d’épandage à partir de cette année. Ce qui permettra au groupe de réduire sa consommation d’eau à la mine de près de 20%.
Qu’a recommandé au juste la Cour des comptes au groupe ? Selon un communiqué, la juridiction financière a suggéré d’apporter notamment des améliorations au niveau du système de planification de l’activité minière par la mise en place de processus appropriés et formalisés et le développement du système de programmation de la production en le complétant par la mise en place de procédures standardisées et formalisées.
L’Institution présidée par Driss Jettou avait également recommandé l’amélioration des méthodes d’exploitation et d’utilisation des équipements miniers, la mise en place d’un support de suivi et de plans d’action annuels pour maîtriser leur réalisation. Il s’agissait aussi de revoir l’exploitation des capacités installées dans les laveries pour leur meilleure rentabilisation et de mettre en œuvre une politique de renouvellement du parc matériel. De même, elle préconisait l’activation de la mise en place des chantiers de professionnalisation de la maintenance, l’élaboration et la mise en œuvre de plans plus importants de réhabilitation des terrains exploités et la recherche de solutions permettant de maîtriser l’extension des bassins de stockage des boues de lavage.
À noter que la Cour a décidé de ne pas publier le rapport relatif à cette mission. Une décision qui s’explique par «la sensibilité des aspects traités dans le cadre de cette mission et la nature des données utilisées, dont la publication pourrait porter préjudice à la société, à l’instar des pratiques en vigueur consacrées par les institutions supérieures de contrôle des finances publiques sur le plan international». En effet, la société opère dans un domaine concurrentiel qui suppose la protection des données relatives à sa capacité productive et ses processus industriels, sachant que l’intégralité du rapport de cette mission a été notifiée au président-directeur général du groupe, souligne la Cour des comptes.