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Les recommandations de l’Unesco pour vaincre les discriminations dans le domaine du numérique

Afin de surmonter les inégalités mondiales entre les genres dans le domaine du numérique, l’Unesco vient de publier des recommandations qui portent une attention particulière à l’impact des préjugés sexistes présents dans les applications d’intelligence artificielle.

Les recommandations de l’Unesco pour vaincre les discriminations dans le domaine du numérique
La publication de l’Unesco présente des recommandations afin de rendre l’enseignement des technologies plus inclusif pour les femmes et les filles.

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) vient de publier ses recommandations pour vaincre les inégalités et discriminations entre les genres dans le domaine du numérique. Réalisée en collaboration avec l’Allemagne et la coalition Equals Skills, I’d Blush if I Could, ces recommandations portent une attention particulière à l’impact des préjugés sexistes présents dans les applications d’intelligence artificielle (IA) les plus répandues comme les assistants vocaux numériques.

Cette publication montre que ces préjugés trouvent leurs origines dans la composition des équipes techniques, composées majoritairement d’hommes, qui développent des technologies de pointe et élaborent des solutions politiques visant à aider les femmes et les filles à développer des compétences numériques. «La nécessité de formuler des recommandations traitant de la différenciation entre les sexes dans l’intelligence artificielle s’impose au vu de l’explosion des applications numériques de commande vocale telle qu’Alexa, la technologie d’Amazon. La plupart des assistants vocaux sont dotés de noms et voix de femmes ainsi que d’une “personnalité” docile», explique l’Unesco. Et d’ajouter que : «La soumission et la servilité exprimées par tant d’assistantes vocales sont une illustration du préjugé sexiste véhiculé par les produits faisant appel à l’intelligence artificielle. Comme le montre la publication, ces préjugés trouvent leur origine dans l’inégalité des sexes en matière d’éducation et dans le secteur technologique».
Ainsi, l’Unesco recommande aux entreprises et aux gouvernements d’en finir avec la pratique consistant à doter par défaut d’une voix féminine les assistants vocaux numériques, de programmer les assistants vocaux numériques de manière à décourager les utilisateurs de faire l’usage d’insultes sexistes et d’encourager l’interopérabilité afin que les utilisateurs puissent choisir eux même le type de voix de leurs assistants numériques. L’Unesco recommande également d’obliger les concepteurs d’assistants numériques générés par l’intelligence artificielle, à rappeler aux utilisateurs que la technologie est une machine. Et enfin, doter les filles et les femmes des compétences techniques nécessaires pour qu’elles puissent concevoir de nouvelles technologies au même titre que les hommes. En effet, pour aborder la question des préjugés liés aux genres, la publication suggère que les équipes développant cette technologie fassent plus de place aux femmes. Aujourd’hui, seulement 12% des chercheurs qui travaillent dans le domaine de l’intelligence artificielle sont des femmes. Les femmes ne représentent que 6% des développeurs de logiciels et sont amenées à déposer 13 fois moins de brevets dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, que leurs confrères masculins.
Combler ces écarts entre les sexes suppose que la question du genre soit intégrée à l’apprentissage des compétences numériques. La publication de l’Unesco présente alors de nombreuses recommandations afin de rendre l’enseignement des technologies plus inclusives pour les femmes et les filles assorties de bonnes pratiques observées dans de nombreux pays. «Les machines obéissantes et serviles qui se présentent comme des femmes entrent dans nos maisons, nos voitures et nos bureaux. Leur asservissement programmé influe sur la façon dont les hommes s’adressent aux voix féminines et façonnent la manière dont les femmes réagissent aux demandes et s’expriment. Pour changer de cap, nous devons nous interroger sur la question du genre concernant les technologies de l’IA, et surtout nous demander qui leur donne une orientation sexuée», a déclaré Saniye Gülser Corat, directrice de la division sur l’égalité des genres à l’Unesco.
Par ailleurs, I’d Blush if I Could met également en avant des résultats inattendus ; les pays les plus proches de la réalisation de l’égalité des genres présentent les plus faibles taux de femmes dotées des compétences nécessaires pour faire carrière dans le secteur de la technologie. A contrario, les pays présentant de faibles niveaux en matière d’égalité des genres, notamment dans les pays arabes, ont le plus fort pourcentage de femmes diplômées du supérieur dans les nouvelles technologies. 

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