Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

Report des discussions entre la contestation et le pouvoir militaire

Les pourparlers, qui étaient prévus vendredi entre la contestation et le pouvoir militaire au Soudan, pour finaliser des points sur lesquels les deux camps divergent toujours après la conclusion d’un accord sur le partage du pouvoir, ont été reportés, selon des leaders du mouvement.

Report des discussions entre la contestation et le pouvoir militaire

«Les pourparlers ont été reportés», a déclaré à l’AFP Omar Al-Digeir, un dirigeant de la contestation civile au Soudan. Un autre leader du mouvement, Siddig Youssef, a lui aussi confirmé la suspension des discussions. Mercredi, les deux camps sont parvenus à une «déclaration politique», un accord sur le partage du pouvoir entre le Conseil militaire qui a succédé au président déchu Omar El-Béchir, destitué en avril, et les chefs de la contestation, premier pas vers un gouvernement civil, la principale revendication des manifestants. Selon cet accord signé après de difficiles négociations, un Conseil souverain composé de cinq militaires et six civils sera chargé de mener la transition pendant un peu plus de trois ans. 
Les militaires présideront cette instance pendant les premiers 21 mois, les civils prendront la relève pour les 18 mois restants. Les discussions devaient reprendre ce vendredi pour finaliser une «déclaration constitutionnelle» sur les questions en suspens parmi lesquelles figure «l’immunité absolue» réclamée par les généraux au pouvoir en lien avec la répression des rassemblements, une demande inacceptable pour les représentants de la contestation. Restent aussi la question de la création d’un Parlement de transition et celle du retrait des milices encore présentes à Khartoum et dans d’autres villes. 

Les groupes rebelles avaient exprimé leur mécontentement dès la conclusion de l’accord mercredi, soulignant que des questions clés comme la nécessité d’amener la paix dans les zones de conflit et de venir en aide aux «populations vulnérables» n’avaient pas été traitées. «Malheureusement, certaines parties ont choisi de ne prêter aucune attention à ces questions et ont été de l’avant sans consulter leurs collègues», avait déclaré aux journalistes à Addis Abeba Gibril Ibrahim, le chef du Front révolutionnaire soudanais qui comprend trois groupes rebelles. Ces groupes ont combattu les forces gouvernementales pendant plusieurs années dans les régions du Darfour, Nil bleu et Kordofan-Sud. 
Le mouvement de contestation a été déclenché le 19 décembre par le triplement du prix du pain dans un pays pauvre à l’économie exsangue. Les manifestations se sont transformées en contestation contre le pouvoir du général Béchir, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant près de trois décennies avant sa destitution et arrestation par l’armée le 11 avril.
La répression a fait 246 morts depuis le 19 décembre, dont 127 pour la seule journée du 3 juin, a indiqué jeudi un comité de médecins proche de la contestation. Les autorités ont quant à elles parlé de 71 morts. 

Lisez nos e-Papers