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Le Matin : Comment expliquez-vous le choix du Royaume pour abriter la rencontre des parlementaires arabes et asiatiques ?
Dr Luay Shabaneh : Le Royaume joue un rôle important dans la coopération Sud-Sud et son Parlement est un membre important du Forum des parlementaires arabes sur la population et le développement, par conséquent je suis d’avis que le choix du Royaume est un choix naturel en raison de son rôle, sa position stratégique et ses réalisations dans le domaine du plan d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) depuis 1994. L’UNFPA renforce sa présence dans le Royaume et je compte tenir plusieurs réunions à Rabat avec de hauts fonctionnaires marocains (parlementaires et ministres) en marge de la réunion parlementaire afin de discuter de notre coopération et améliorer le partenariat avec différents ministères.
Quelles sont vos attentes par rapport à cette rencontre ?
La réunion se penchera sur le rôle des parlementaires lors du prochain Sommet mondial sur la population et le développement devant être convoqué à Nairobi du 12 au 14 novembre 2019. Au cours de cette conférence, les États membres sont censés s’engager volontairement à atteindre les objectifs et à mener à bien les travaux inachevés de l’agenda de la CIPD. Cette réunion qui se tient à Rabat examinera le rôle des parlementaires et de leur engagement potentiel en faveur du Sommet de Nairobi.
Quels sont les principaux défis de la population dans le monde arabe que cette rencontre vise à adresser ?
Plus de la moitié des réfugiés dans le monde sont originaires de la région arabe, bien que celle-ci représente moins de 5,5% de l’ensemble de la population mondiale. En outre, les taux de mortalité maternelle sont encore élevés (162 pour 100.000 naissances vivantes contre environ 12 pour les pays développés), et la fécondité reste supérieure à la moyenne mondiale (3,3) dans la région arabe. De plus, le mariage des enfants reste un défi, avec environ un cinquième des femmes se mariant avant l’âge de 18 ans. La région arabe est une région très riche en termes de population et de développement, les États arabes se situent à différents niveaux de développement, donc nous ne pouvons pas dire qu’il n’y a qu’une seule priorité ou défi dans la région, mais il y a des défis et des priorités pour différents pays de la région arabe, parmi lesquels les réfugiés, les personnes déplacées et les situations humanitaires (Syrie, Yémen, Palestine, Libye, Irak, etc.), le mariage précoce (Somalie, Djibouti, Yémen, etc.), les mutilations génitales féminines (Égypte, Soudan, Somalie, Djibouti, Kurdistan-Iraq), le vieillissement (pays du Conseil de coopération du Golfe), la croissance démographique (Égypte, Yémen, etc.). La violence fondée sur le genre et l’inégalité entre les hommes et les femmes constituent un enjeu transversal commun.
Quelle sera la contribution de cette rencontre aux travaux attendus lors du Sommet de Nairobi ?
Cette réunion devrait, en effet, produire un document final énumérant les engagements des parlementaires en ce qui concerne les questions non résolues de l’ordre du jour de la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement.
