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Mardi 19 Mars 2024
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Salariés boomerang : Et si partir signifiait mieux revenir ?

Réintégrer son entreprise après l’avoir quittée, est-ce un bon ou mauvais choix ? Certains salariés retournent dans leurs anciennes entreprises, après avoir vécu d’autres expériences ailleurs. Ce retour peut constituer un nouveau départ tant pour le salarié que pour l’entreprise qui va bénéficier de ce rebond pour gagner en performance.

Salariés boomerang : Et si partir  signifiait mieux revenir ?

Booster sa carrière, tester ses compétences dans un environnement différent, développer ses expériences professionnelles… Les raisons de changer d’emploi sont nombreuses, mais le choix de réintégrer son ancienne entreprise peut parfois paraître inhabituel. Pourtant, nombreux sont ceux qui ont choisi l’expérience de ces retrouvailles, une expérience qui peut être bénéfique pour tous, encore faut-il créer les conditions propices à un retour réussi.
«Le recrutement boomerang, bien que peu développé dans nos entreprises, est une stratégie qui s’avère payante aussi bien pour les entreprises que pour les salariés. Pour une entreprise, les avantages sont nombreux : le salarié s’intègre plus rapidement qu’un nouveau venu, il connaît déjà la culture de l’entreprise, il a acquis de l’expérience ailleurs et enfin il est généralement très motivé puisqu’il veut saisir sa “deuxième chance”. Pour le salarié, il est nécessaire de revenir mais pas sans réflexion au préalable : Définissez ce que vous attendez de votre nouvel emploi», note Ismail Belabbes, consultant sénior en ressources humaines.
Parfois, une mauvaise expérience ailleurs peut être une raison pour retourner à son ancienne entreprise, comme l’affirme Youssef, un professionnel de la communication, qui a opté pour ce choix. «Dans un souci d’évolution, notamment en termes de rémunération, j’ai dû quitter mon ancien emploi. Un an après, je me suis aperçu que j’avais pris la mauvaise décision. Mon nouvel employeur n’avait, en effet, pas respecté le Job Description qu’on avait convenu. Certes, le salaire était plus intéressant, mais les conditions, l’ergonomie et autres avantages sociaux n’étaient pas au rendez-vous. Je devais à l’époque prendre une décision : changer d’emploi, car la situation urgeait. L’option retour à mon ancien emploi figurait parmi mes options les plus crédibles, vu que j’ai quitté en bons termes», explique-t-il.
En effet, réussir ce retour exige d’analyser les causes et les conditions de son départ. Si le départ s’est passé dans de bonnes conditions, il devient plus facile d’envisager un retour en entreprise. «J’avais à faire un arbitrage et j’ai fini par retourner à mon ancien job. Pourquoi ? Tout d’abord, je n’aurais pas besoin d’une période d’adaptation à un nouvel environnement, ma réputation était bonne, les droits et avantages sociaux sont plus intéressants et les perspectives d’évolution sont plus importantes grâce à une nouvelle stratégie ambitieuse déployée par l’entreprise et qui favorise la mobilité interne. Je n’ai pas été déçu par ce retour, 
bien au contraire, je le perçois tel un nouveau départ sur de bonnes bases et une plus forte détermination, car actuellement je suis mieux armé pour relever les défis, innover et prouver à l’entreprise qu’elle avait fait le bon choix en acceptant ma réintégration», ajoute-t-il.
Pour mieux opérer sa réintégration, il est nécessaire de considérer ce retour comme un nouveau chapitre sans se faire de préconceptions, surtout s’il s’agit d’occuper un nouveau poste de responsabilité au sein de l’entreprise. «Bien que vous soyez connaisseur de la culture d’entreprise, elle aura subtilement changé avec l’arrivée de nouvelles personnes que vous ne connaissez pas. 
Il est donc important de revenir avec humilité et pas en terrain conquis, d’autant plus si vous aurez un poste à plus fortes responsabilités, un poste que certaines personnes en interne auraient convoité, soyez alerte et présentez-vous comme une personne ressource auprès de vos collègues», souligne Ismail Belabbes.  
Du côté du management de l’entreprise, le retour d’un collaborateur doit être vu comme un enrichissement, car l’expérience acquise à l’extérieur va lui permettre d’apporter un plus. C’est aussi une preuve que l’entreprise a su fidéliser son collaborateur. «Il est important de faire un entretien avec la personne qui revient afin d’identifier les raisons de son retour. Sachez ensuite le vendre auprès des salariés de votre entreprise et lors de vos campagnes de recrutement», rappelle le consultant RH. 
Le salarié boomerang est ainsi un salarié qui a développé de nouvelles compétences, sur lesquelles il faut capitaliser pour gagner en performance. L’enjeu étant de maintenir un bon climat de travail en faisant adhérer l’ensemble des collaborateurs pour en faire un retour gagnant pour tous.

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