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Pourquoi la sanction de la FRMF est aussi injuste que non réglementaire

La sanction de trois mois en sélection prise à l’encontre de Reda Tagnaouti par le comité directeur de la FRMF n’a pas fini de faire jaser. Aucune disposition dans le code disciplinaire et encore moins dans les statuts de la Fédération ne donne le droit au bureau dirigeant de prendre une telle décision, quand bien même les faits qui lui sont reprochés seraient avérés.

Pourquoi la sanction de la FRMF est aussi injuste que non réglementaire
Le keeper du WAC soutient qu’il s’était blessé la veille du match Algérie-Maroc, mais sa version des faits n’a pas été entendue par la Fédération. Ph. FRMF
Moins d’une semaine après le match éliminatoire pour le CHAN entre le Maroc et l’Algérie, la FRMF s’est empêtrée dans ce qui s’apparente à une décision arbitraire qui ne manquera pas de faire couler beaucoup d’encre dans le futur. Considéré comme l’un des meilleurs gardiens de but du Championnat, Reda Tagnaouti s’est vu infliger une suspension de trois mois lui interdisant de jouer dans les sélections nationales. La FRMF reproche à Tagnaouti d’avoir feint la blessure quand Houcine Ammouta lui a annoncé qu’il serait remplaçant d’Anas Zniti, lors du match de samedi dernier à Blida. Mais en examinant le communiqué de la FRMF, on s’aperçoit que la forme de la sanction n’obéit à aucune disposition légale ou statutaire de la Fédération. Cette dernière justifie la prise de cette décision par «la non-compatibilité des faits avec le code disciplinaire de la FRMF.»

Or le code stipule, dans son article 124, que «les cas non prévus au présent code disciplinaire seront traités par les organes juridictionnels de la FRMF, conformément aux dispositions prévues par les codes disciplinaires de la CAF et de la FIFA.» Là encore, aucun fondement réglementaire ne permet au comité directeur de prendre une telle décision, puisque celui-ci ne fait pas partie des 5 organes juridictionnels de la FRMF, à savoir la commission centrale de discipline, la commission centrale d’appel, la commission électorale, la commission d’éthique et la commission de contrôle de gestion. À l’exception de cette dernière, les présidents et les vice-présidents des autres organes juridictionnels «doivent être des juristes qualifiés». Leurs décisions sont ainsi plus à même de respecter l’esprit de la loi, lorsqu’un cas n’y figure pas.

 

Les «Botolistes» sont-ils les boucs émissaires ?

D’un autre côté, cette suspension transgresse manifestement l’esprit de justice dont doit être imprégnée l’instance fédérale. Tagnaouti, quand bien même il aurait manqué à son devoir de joueur international représentant les couleurs du Maroc, n’a été ni convoqué ni entendu par le comité directeur, ou tout du moins, officiellement. Cela a par exemple été le cas pour Badr Banoune, Soufiane Rahimi et Yassine El Houasli, après leur rififi après un match de Coupe du Trône. Pire encore, il ne peut même pas faire appel de la décision, puisque celle-ci a été prise en dehors du circuit «légal» de la Fédération. S’il était «téméraire» et bien conseillé légalement, il pourrait saisir la FIFA, voire le TAS. Mais il s’attirerait sans doute les foudres des dirigeants du football national.

Le mal est donc profond et il est impensable que l’instance censée faire régner la loi ne la respecte pas à son plus haut niveau. Rappelons que des joueurs de l’équipe nationale A se sont rendus coupables d’actes indignes du maillot des Lions de l’Atlas, sans pour autant être inquiétés. Hamed Allah a par exemple quitté la concentration à la veille de la CAN 2019, alors que Nabil Dirar et Younès Belhanda ont insulté un certain nombre de supporters au Grand Stade d’Agadir lorsque ceux-ci ont scandé le nom de Hakim Ziyech, alors en froid avec Hervé Renard, au vu et au su de tout le monde. Personne n’avait alors bougé le petit doigt. 

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