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Le concert de Rabat, qui s’est déroulé le lundi 4 février au Théâtre national Mohammed V, fut un grand succès, l’ensemble Tarang ayant subjugué le public présent, constitué de diplomates, de personnalités politiques, du secrétaire général du ministère de la Culture et de la communication et, bien sûr, de tous les passionnés de la musique indienne. C'était un moment de grande évasion et de spiritualité intense, avec une belle complicité et un magnifique dialogue entre les différents instruments, que ce soient ceux traditionnels comme la Veena (Saraswati Rajagopalan), la tabla (Aditya Kalyanpur), le Ghatam (Varun Rajasekharan) et la flûte (Kailash Chand Sharma), ou ceux modernes comme le synthétiseur (Biju Paulose) et le Rhythm Pad. Ce qui est impressionnant, c’est le fait de pouvoir garder le parfum authentique de la musique indienne, malgré ce métissage de plusieurs sonorités et d’instruments. Une fusion extraordinaire qui a mis en exergue l’harmonie de cette musique avec d’autres aspects musicaux occidentaux.
«C’est un grand honneur pour nous d’accueillir cet orchestre au Maroc, et ce grâce au soutien du ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laaraj. Avec l’ensemble Tarang fondé en 1998, on voulait non seulement montrer la musique classique indienne, mais aussi la fusion qui peut se faire avec cette musique. Aujourd’hui, cette grande dame musicienne virtuose au Veena, qui est un instrument très réputé en Inde, a déjà joué avec de célèbres stars de par le monde. Mais ce qui est impressionnant chez elle, c’est qu’elle garde toujours l’authenticité indienne, même en faisant des fusions avec d’autres styles musicaux. Et là, je souhaite présenter ma reconnaissance au gouvernement et au peuple marocains pour nous avoir donné l’occasion de présenter notre culture au Maroc», souligne Son Excellence l’ambassadrice de l’Inde au Maroc, Kheya Bhattacharya, qui n’a pas manqué d’exprimer sa joie et sa satisfaction pour la soirée de Tétouan qui fut un franc succès. «Le Théâtre espagnol était archicomble avec un public magnifique et une bonne ambiance de réceptivité entre le groupe Tarang et les spectateurs. Avec cette collaboration, on gagne cette essence de va-et-vient entre nos deux pays sur
le plan culturel».
En dehors de ce partenariat dans le volet culturel, Madame l’Ambassadrice a évoqué la présence d’étudiants indiens à l’Université Mohammed V, puis les délégations marocaines qui partent en Inde dans le domaine du jazz, de la calligraphie… «Ceci grâce à l’écho des valeurs qui nous unissent : des valeurs de diversité, de tolérance, de respect et de paix qui renforcent nos relations». Le groupe Tarang est arrivé à montrer cette diversité et cet échange en présentant, au cours de cette soirée inoubliable, la musique du groupe légendaire Nass El Ghiwane, dans sa célèbre chanson «Ya Sahe». Un bel exploit et une surprise que l’assistance a beaucoup aimés et chaudement applaudis. Mais ce n’est pas tout, car le groupe Tarang s’est évertué à interpréter musicalement la chanson «Vaishnav Jana To», pour célébrer le 150e anniversaire
du Mahatma Gandhi.
Rappelons que Saraswati Rajagopalan, virtuose du Veena, est d’une grande renommée dans la musique carnatique d’aujourd’hui, avec une maîtrise exceptionnelle des raga et du rythme. Dans son riche répertoire, on peut dénombrer des compositions classiques et un esprit ouvert sur l’Occident et d’autres musiques du monde. Figurant parmi les membres fondateurs de la Fondation nationale de Veena, Saraswati se produit aussi bien en Inde qu’à l’étranger. Et à chaque fois, c’est toujours le succès qui l’attend. Ce qui lui a valu plusieurs distinctions et prix honorifiques, notamment le Prix «Kalaimamani» en 2006, décerné par le gouvernement du Tamil Nadu, et le Prix «Veenavadana Shashtragna» décerné par la Fondation Veena en 2013.
