Les signaux contrastés de l’AIE

Deux facteurs ont contribué au redressement du prix du pétrole, passé de 50 dollars en décembre dernier à plus de 70 actuellement. Selon le rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui vient de publier le «Rapport sur le marché pétrolier : signaux contrastés», la contraction de la production des pays membres de l’OPEP, inférieure de 2,2 millions de barils par jour en mars dernier par rapport à novembre, a été couplée à l’augmentation de la demande mondiale. L’AIE rapporte : «Les données pour 2018 sont encore incomplètes, mais nous pouvons être certains que la croissance de la demande a été d’environ 1,3 de barils par jour (…) Nous maintenons notre prévision de 1,42 million de barils par jour, mais admettons qu’il existe des signaux mitigés concernant la santé de l’économie mondiale et des points de vue divergents sur le niveau probable des prix du pétrole». L’AIE a également mis l’accent sur les incertitudes qui brouillent la visibilité du marché pétrolier mondial, ces imprécisions venant essentiellement de deux pays, la Libye et le Venezuela. À cette situation de flou s’ajoute le feuilleton du Brexit qui ne semble pas trouver une issue qui pourrait satisfaire et Britanniques et Européens. L’AIE écrit : «La demande des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques a diminué de 0,3 million de barils par jour au quatrième trimestre de 2018, ce qui correspond à une première baisse depuis fin de 2014, et elle devrait encore avoir chuté au premier trimestre de 2019 en raison de la faiblesse de certaines économies européennes, avec peut-être un Brexit désordonné». De toute évidence, poursuit l’AIE, les prix du pétrole à 70 dollars le baril pour le Brent sont moins confortables pour les consommateurs qu’ils ne l’étaient au début de l’année. L’AIE a régulièrement mis en garde contre le risque de hausse des prix. Seul le temps nous dira si notre prévision de demande actuelle est exacte, mais les risques sont actuellement à la baisse» conclut l’Agence.