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Une soirée-débat met en lumière à Paris les réformes initiées par S.M. le Roi Mohammed VI et les relations stratégiques franco-marocaines

Une soirée-débat met en lumière à Paris les réformes initiées par  S.M. le Roi Mohammed VI et les relations stratégiques franco-marocaines
Les réformes initiées sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI et les relations stratégiques et multidimensionnelles qu’entretiennent la France et le Maroc ont été mises en avant, mercredi à Paris, lors d’une soirée-débat en présence d’éminentes personnalités du monde de la politique, de la diplomatie et des médias, et de grands témoins de l’amitié franco-marocaine. Cette conférence, organisée par le site d’information français «Opinion internationale», dans le cadre de son rendez-vous «L’Hebdo», un espace de débat et d’échange, consacré cette semaine au Maroc à l’occasion du 20e anniversaire de l’accession au Trône de S.M. le Roi Mohammed VI, a connu la participation notamment de Chakib Benmoussa, ambassadeur du Maroc en France, et Aymeric Chauprade, géopoliticien, auteur de «Géopolitique d’un Roi».

 

D’emblée, M. Benmoussa a souligné que la Fête du Trône que s’apprête à célébrer le Maroc est un événement «un peu particulier» en ce sens qu’il symbolise le lien entre l’institution monarchique et le peuple. «C’est aussi un moment de rétrospective et de projection dans l’avenir, à travers le discours de Sa Majesté adressé à la nation». «Cette célébration offre également l’opportunité de faire le point d’étape et de voir tout le chemin parcouru, les réalisations faites, mais aussi les défis qui restent à relever», a indiqué M. Benmoussa. «Il est indéniable que le Maroc s’est transformé au cours des deux dernières décennies». Une transformation qui s’est faite, car «nous avons une institution monarchique qui porte une vision de long terme, qui recherche le consensus autour d’un certain nombre de réformes structurelles», a affirmé l’ambassadeur, soulignant que le Royaume a vécu durant les vingt dernières années au rythme de réformes importantes touchant à tous les domaines de vie d’une nation. «Des réformes menées au service de la transformation du pays, sa modernisation tout en restant en liaison avec son histoire, avec sa réalité», a-t-il dit.

Les premières réformes ont été menées dès l’an 2000 avec un processus de réconciliation autour de la mémoire à travers le travail fait par l’Instance équité et réconciliation. Réconciliation aussi autour de la dimension culturelle avec des réformes portant sur l’Amazighité. Et réconciliation de la relation genre avec des réformes comme celle de la Moudouwana. Sans oublier les audacieuses réformes économiques autour desquelles un certain nombre de stratégies sectorielles ont été mises en place, les investissements considérables dans les infrastructures ont été initiées, dans l’objectif de favoriser l’insertion du Maroc dans le monde économique, a souligné M. Benmoussa.

 

Cette première génération de réformes a également touché la dimension sociale (INDH), avec un intérêt porté à l’économie sociale et solidaire, à la protection sociale… «La deuxième génération de réformes, à partir de 2009, a vu l’émergence d’autres types de réformes assez structurantes (énergies renouvelables, charte de l’environnement, mise en place de la nouvelle Constitution, mise en avant de la pluralité culturelle…). Des réformes qui vont concerner également la gouvernance à travers la régionalisation avancée. Bref, un champ de réformes qui projette le Maroc dans l’avenir», s’est félicité l’ambassadeur.

 

Sur le plan international, le Maroc a adopté une nouvelle politique de repositionnement pour consolider une relation forte avec l’Europe, le continent de voisinage avec lequel le Royaume a des relations stratégiques, mais aussi avec l’Afrique, le continent d’appartenance, avec la réintégration de l’Union africaine. «Ainsi et grâce à une coopération bilatérale de plus en plus forte et dense avec nombre de pays africains, le Maroc est devenu le premier pays africain investisseur en Afrique de l’Ouest et le deuxième dans toute l’Afrique», a tenu à souligner M. Benmoussa, qui a relevé la volonté du Royaume de diversifier ses liens avec d’autres pays comme les États-Unis, la Chine et la Russie.

«Grâce à cette politique, le Maroc arrive à être, sur des thématiques multilatérales, un acteur sur des sujets comme l’environnement ou encore la migration», a dit l’ambassadeur qui a aussi mis en relief l’engagement du Royaume sur des sujets comme la lutte contre le terrorisme et l’intégration économique. «Toutes ces transformations en cours font que le Maroc a beaucoup changé grâce à des réformes anticipatrices et ambitieuses. Un Maroc qui a encore un certain nombre de défis à relever et qui se mobilise et s’attelle à relever les défis de demain», a affirmé M. Benmoussa.

 

Une relation stratégique avec la France

S’agissant de la relation avec la France, l’ambassadeur de S.M. le Roi a affirmé que c’est «une relation partagée, basée sur des valeurs communes», soulignant «son caractère multidimensionnel qui s’exprime sous de multiples canaux». «C’est réellement une relation qui a beaucoup de résilience. Cette résilience lui permet, même dans des périodes qui peuvent être difficiles et qui peuvent arriver dans n’importe quelle relation, de conserver énormément de canaux d’expression et de coopération», s’est-il félicité.

«La relation entre le Maroc et la France c’est aussi une relation “stratégique”, parce qu’il y a des intérêts communs sur des sujets importants pour la France (économie, climat, sécurité…)», a poursuivi M. Benmoussa. «C’est également une relation qui se renouvelle sans cesse, en créant de nouveaux centres d’intérêt. Une relation qui se projette dans l’avenir avec des perspectives nouvelles», a-t-il souligné.

 

Dans son intervention lors de cette rencontre animée par Michel Taube, journaliste fondateur d’Opinion internationale, Aymeric Chauprade, géopoliticien, auteur de «Géopolitique d’un Roi», paru récemment aux éditions Ellipses, a lui aussi relevé les profondes transformations réalisées par le Maroc sous l’impulsion du Souverain, ainsi que l’engagement résolu du Royaume sur la voie de la modernité sans la négation de son identité authentique et de ses traditions. Sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI, le Maroc s’est considérablement transformé, tant à l’intérieur avec le développement de son Sahara, la modernisation sociétale et économique, le virage environnemental, qu’à l’extérieur avec une politique forte en Afrique et dans un monde devenu multipolaire, a affirmé cet ancien député européen dans cet essai où il livre sa conviction profonde que l’Europe dispose avec le Maroc d’un allié solide.

«Géopolitique d’un Roi» est «une analyse géopolitique». «En historien du temps qui essaye de comprendre l’histoire des sociétés, des pays, je me suis intéressé au Maroc, pays qui a une histoire séculaire, une civilisation ancienne et une nation où la notion de patriotisme est très développée», a expliqué M. Chauprade, affirmant scruter également dans cet ouvrage «cette combinaison de dialogue inédit, sous le regard de l’institution monarchique, entre courants progressiste et conservateur, dans un contexte de mondialisation». En géopoliticien pragmatique, Aymeric Chauprade analyse également la légitimité spirituelle de l’institution monarchique qu’il qualifie de «véritable soft power». «L’une des forces du Roi du Maroc, c’est qu’il est Commandeur des croyants. Cela ajoute à sa légitimité politique une légitimité religieuse d’autant plus essentielle en terre d’islam», a-t-il affirmé, précisant que la vision du Souverain est «celle d’un Islam modéré» rejetant «les lectures radicales» de la religion «qui aujourd’hui font tant de mal dans le monde entier».

 

En géopoliticien de la réalpolitik, Aymeric Chaprade s’est également intéressé à la politique étrangère du Maroc sous l’impulsion du Souverain. «Une politique savamment adaptée aux nouvelles réalités de la géopolitique, et marquée par la diversification et l’élargissement des relations», a-t-il observé. «Cette nouvelle politique étrangère du Maroc est l’œuvre de son Roi. Elle s’est révélée judicieuse pour défendre les intérêts du Royaume, ainsi que la souveraineté du pays», a-t-il relevé. S’agissant de la question du Sahara, Aymeric Chauprade considère ce conflit comme «un héritage mal fini de la guerre froide». «Couper le Maroc de son Sahara n’a aucun sens», a-t-il affirmé, soulignant que «le Maroc à travers son Sahara est une continuité». Mettant en exergue la souveraineté légitime du Maroc sur son Sahara, l’ancien député européen estime que «tant que l’on n’a pas clos cette affaire, nous faisons le lit du terrorisme, d’autant plus que les jeunes générations du polisario sont sensibles au discours extrémiste». En attendant que l’ONU trouve une solution à ce conflit, le Royaume n’est pas resté, pour autant, les bras croisés, a-t-il affirmé. Il a mené un processus de développement tous azimuts dans ses régions du Sud où il a investi plus de 7 milliards d’euros.

Concernant les relations économiques entre la France et le Maroc, Aymeric Chauprade a observé que bien que la France n’est plus le premier partenaire économique du Royaume (supplantée par l’Espagne), il n’en demeure pas moins qu’elle reste un partenaire «important» du Maroc. Il a souligné dans ce contexte la présence économique très forte de la France avec 36 groupes du CAC 40 qui sont présents dans le Royaume.

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