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Quelles solutions ?

Quelles solutions ?

Face au contexte de changement climatique et à la rareté hydrique, la mise en œuvre de nombreuses actions d’envergure se poursuit dans le cadre de la Stratégie nationale de l’eau. Selon les données fournies par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), ces actions portent essentiellement sur la gestion rationnelle de la demande en eau et sa valorisation, la diversification des sources d’approvisionnement en eau, ainsi que sur l’amélioration de la qualité des ressources hydriques et de la gouvernance dans le cadre de la nouvelle loi sur l’eau (36-15). Ainsi, en matière de gestion de la demande en eau et de valorisation de la ressource, la généralisation de l’accès à l’eau potable en particulier dans les zones rurales et montagneuses s’est accélérée. Le taux de raccordement, dans le cadre du Programme d’approvisionnement groupé en eau potable rural (PAGER), a atteint 97% à fin 2018. Pour ce qui est des rendements des réseaux de distribution d’eau potable, le programme d’économie d’eau potable adopté a permis d’enregistrer quelques avancées pour porter ce rendement à 76,5% en 2017 et devrait se situer à 80% à l’horizon 2025, selon les informations de la DEPF.

Le Maroc se mobilise
En outre, dans le cadre du programme de reconversion à l’irrigation localisée, qui sera poursuivi jusqu’à l’horizon 2030, la superficie totale reconvertie a atteint 540.000 ha à fin 2017 (soit 98% de l’objectif de reconversion fixé en 2020, à savoir 550.000 ha). En matière de développement de l’offre hydrique et de sa diversification, les actions engagées ont permis de disposer actuellement de 140 grands barrages, d’une capacité globale de plus de 17,6 milliards de m³, et de plusieurs milliers de forages et de puits pour capter les eaux souterraines. Ceci, en plus de 15 grands barrages et une dizaine de petits barrages qui sont en cours de construction, avec une capacité supplémentaire de stockage de près de 3,6 milliards de m³. Outre l’accélération de la cadence des investissements dans les infrastructures hydrauliques, le Maroc a de plus en plus recours aux ressources en eau non conventionnelles à travers la ré-utilisation des eaux usées et le dessalement de l’eau de mer. En termes de ré-utilisation des eaux usées, des conventions ont été signées dans le cadre du Plan national pour la ré-utilisation des eaux usées épurées et sont en cours de mise en œuvre. Ces conventions concernent, notamment, l’arrosage des golfs et des espaces verts ainsi que l’irrigation des périmètres agricoles. Le plan de ré-utilisation des eaux permettra la mobilisation d’un volume additionnel de 320 millions de m³ à l’horizon 2030. Concernant le dessalement d’eau de mer, un volume de 510 millions de m³ par an a été fixé comme objectif à atteindre à l’horizon 2030 par la Stratégie nationale de l’eau. Dans ce cadre, un grand projet de dessalement de l’eau de mer a été lancé pour le renforcement de l’approvisionnement en eau potable de la ville d’Agadir et l’irrigation de la zone de Chtouka. De même, des études techniques sont en cours de lancement concernant le dessalement de l’eau de mer en faveur de la zone du Grand Casablanca.

Cinq axes face au stress hydrique
Sur Hautes Orientations Royales, un programme prioritaire pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation a été élaboré dont le Programme d’accélération des investissements dans le secteur de l’eau à l’horizon 2026. Ce dernier s’articule autour de cinq axes, à savoir le développement de l’offre en eau aussi bien conventionnelle que non conventionnelle en procédant essentiellement à la construction de nouveaux barrages structurants et la préparation de projets de dessalement de l’eau de mer ; la construction de petits barrages pour le développement local (860 sites de petits barrages et lacs collinaires ont été identifiés) pour résoudre les problèmes locaux d’irrigation et d’abreuvement de cheptel notamment dans les régions caractérisées par un déficit hydrique ; la gestion de la demande, l’économie et la valorisation de l’eau en vue d’économiser l’eau aussi bien potable que d’irrigation ainsi que de minimiser ses pertes ; la ré-utilisation des eaux usées épurées avec l’accélération de l’adoption du Programme national mutualisé d’assainissement et de ré-utilisation des eaux usées qui est en cours de finalisation en concertation avec les partenaires concernés ; et le renforcement de l’alimentation en eau potable en milieu rural notamment par l’amélioration du taux d’accès à l’eau potable, la mise à niveau des systèmes d’approvisionnement en eau potable défaillants, la réalisation des branchements individuels au niveau des centres-chefs lieux des communes et la professionnalisation de la gestion de l’approvisionnement en eau potable en vue de pérenniser ses systèmes.

Un cadre réglementaire et législatif réadapté
Sur le plan réglementaire et législatif afférant à la gestion de l’eau, des efforts importants ont été consentis, à en croire la DEPF, notamment avec l’adoption en août 2016 d’une nouvelle loi sur l’eau (n° 36/15) qui, tout en poursuivant les objectifs de la loi 10/95, prévoit, en particulier, une simplification des procédures d’utilisation du domaine public hydraulique, le renforcement de la police de l’eau, ainsi que la mise en place d’un cadre réglementaire adéquat aussi bien pour favoriser la valorisation et l’utilisation des eaux usées que pour le dessalement des eaux de mer. Cette nouvelle loi prévoit également de renforcer et clarifier les attributions du Conseil supérieur de l’eau et du climat, en lui accordant une vocation consultative au sujet des plans directeurs d’aménagement intégré des ressources en eau au niveau des bassins hydrauliques. 

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