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Tractations et lutte de pouvoir au sommet

Les tractations pour désigner les nouveaux dirigeants des institutions européennes ont commencé entre les Chefs d’État et au Parlement européen, engagés dans une lutte de pouvoir à l’issue incertaine.

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Le président du Conseil, le Polonais Donald Tusk, va lancer les consultations au cours d’un sommet extraordinaire organisé pour tirer les leçons des élections européennes. Il aura moins d’un mois pour trouver un accord avec le Parlement avant le sommet des 20 et 21 juin. «“Games of Thrones” va commencer pour désigner qui va obtenir telle fonction», a commenté un des prétendants à la présidence de la Commission européenne, le Néerlandais Frans Timmermans, chef de file des Socialistes. La droite pro-européenne du Parti populaire européen (PPE) revendique la présidence de l’exécutif bruxellois pour son prétendant, le Bavarois Manfred Weber. «Nous avons gagné les élections et ce sera le “Spitzenkandidat” (chef de file, ndlr) du PPE, Manfred Weber, qui sera président de la Commission», a soutenu Joseph Daul, le président du PPE. Le PPE va réunir ses instances et sept des huit Chefs d’État et de gouvernement de la famille pour afficher son soutien à Weber, avant le sommet extraordinaire. «Manfred Weber est en position de leader et nous l’aiderons à obtenir une majorité au Parlement européen», a annoncé lundi la présidente du parti conservateur allemand CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer. Mais le PPE est affaibli. Il a perdu 40 sièges. Plusieurs dirigeants vont tenter de convaincre le PPE de renoncer à son candidat pour éviter une crise. Pour composer cette nouvelle majorité, Emmanuel Macron compte sur les soutiens des huit Chefs d’État et de gouvernement de la famille libérale et il va chercher l’appui des cinq dirigeants socialistes. Cinq institutions de l’Union européenne (UE) vont changer de tête au cours des prochains mois : le Parlement, la Commission, le Haut Représentant pour la diplomatie et la Banque centrale européenne en novembre, le Conseil début décembre. Le Parlement européen se prépare lui aussi à la confrontation. Grands vainqueurs des élections européennes, les Libéraux et les Verts contestent l’automaticité de la désignation du candidat du groupe le plus fort. Mais ils ne veulent pas se faire imposer un candidat choisi par les dirigeants européens. Le successeur du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne, qui était le «Spitzenkandidat» du PPE en 2014, devra obtenir la majorité absolue des suffrages du Parlement soit 376 voix. Or, pour cela, il lui faudra recueillir les suffrages des trois principales formations : PPE, Socialistes et Libéraux. Ainsi, les chances de Frans Timmermans et de la candidate des libéraux, la Danoise Margrethe Vestager, sont nulles si le PPE maintient Manfred Weber, et réciproquement. 

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