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Le Matin : Quels sont les objectifs du premier Congrès de l’oncologie thoracique ?
Nawfel Mellas : Ce congrès a un double objectif. Il vise tout d’abord à attirer l’attention sur le cancer du poumon, vu qu’il est le premier cancer chez l’homme au Maroc et qu’il reste, aujourd’hui, le plus meurtrier des cancers. Le second objectif de cet événement est de mettre en avant les progrès thérapeutiques majeurs qui ont révolutionné la prise en charge de ce cancer dans notre pays et qui ont fait que les médecins disposent d’armes de plus en plus efficaces pour le combattre. Ce congrès international connaît la participation de huit experts internationaux, de France et de Belgique, en matière de cancérologie thoracique. Ils sont là pour partager avec leurs homologues marocains les dernières nouveautés thérapeutiques et de prise en charge des cancers du poumon. Cette rencontre permettra ainsi aux spécialistes marocains de mettre à jour leurs connaissances et de contextualiser toutes les avancées thérapeutiques dans ce domaine, pour sortir avec des recommandations nationales, adaptées au contexte marocain.
Que pouvez-vous nous dire justement sur les traitements thérapeutiques disponibles pour lutter contre le cancer du poumon ?
Les traitements en oncologie thoracique ont connu de grandes avancées dans le monde, mais également au niveau national. Il s’agit notamment du traitement par l’immunothérapie qui représente une réelle révolution dans le traitement du cancer du poumon. Cette technique permet aux patients atteints de cancers avancés de vivre bien plus longtemps que ce qui était possible avant. Au Maroc, ce traitement est plus ou moins accessible, bien entendu, et à des degrés différents. Certes, il subsiste le problème du remboursement et de l’accessibilité aux soins, mais de façon générale, la majorité des traitements sont disponibles.
Est-ce que le cancer du poumon est un cancer assez fréquent au Maroc ?
Le cancer du poumon représente à peu près 20% de l’ensemble des cancers chez l’homme au Maroc, avec une incidence annuelle de 6.000 nouveaux cas de cancers bronchiques. Un cancéreux sur 5 est atteint d’un cancer du poumon. Il s’agit donc d’un véritable problème de santé publique. Malheureusement, la majorité des cas est diagnostiquée à des stades avancés ou métastatiques, où les chances de guérison sont minimes. Et dans la majorité des cas, cela concerne des fumeurs, d’où l’importance de la prévention en évitant les cigarettes.
Outre votre profession d’oncologue, vous êtes aussi président de l’Association Chifae. Parlez-nous un peu des principales actions de cette association ?
L’Association Chifae pour la prévention et la recherche sur le cancer a été créée en 2011, par des médecins oncologues, issus essentiellement du service d’oncologie médicale du CHU Hassan II de Fès. C’est une association à caractère scientifique et académique, qui a pour objectif la sensibilisation et la prévention du cancer. Elle a organisé plusieurs congrès internationaux.
Le premier en date a eu lieu en 2015. Depuis, elle a enchaîné les manifestations, dont le premier Congrès international sur les soins palliatifs, qui a été organisé en partenariat avec la Société américaine d’oncologie clinique, en 2015 et en 2017. Par la suite, l’Association Chifae a initié la première édition du Congrès international d’onco-urologie qui a eu lieu en 2018 et dont la deuxième édition se tiendra les 8 et 9 novembre 2019 à Ifrane. n
