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Visite éclair de Vladimir Poutine en l’Italie et au Vatican

Visite éclair de Vladimir Poutine en l’Italie  et au Vatican
Vladimir Poutine devait rencontrer, de manière informelle, son grand ami Silvio Berlusconi.

Le Président russe Vladimir Poutine, en pleine crise avec l’Occident, a entamé jeudi une visite éclair dans la péninsule italienne par une rencontre avec le pape François au Vatican. Le chef du Kremlin, réputé pour son manque de ponctualité, est arrivé peu après 14 h (12 h GMT), avec environ une heure de retard, pour sa troisième entrevue avec François. Après une poignée de main appuyée, le pape l’a invité dans son bureau pour un entretien à huis clos.
Lors de leur dernière rencontre en 2015, François l’avait exhorté à «faire un effort important et sincère pour réaliser la paix» en Ukraine, sans aller jusqu’à une condamnation comme le souhaitaient les catholiques ukrainiens. Cette rencontre avait duré 50 minutes. Un pas de géant a été accompli en février 2016 lors d’une rencontre historique à Cuba entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill, la première en 1.000 ans entre les chefs des deux plus grandes confessions chrétiennes. M. Poutine et le pape devaient évoquer ensemble «la préservation des sites chrétiens sacrés en Syrie», a dévoilé à la veille du voyage le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, mais pas un éventuel voyage du pape en Russie.  Cette hypothèse suscite encore de vives résistances au sein de l’Église orthodoxe russe, traversée par un courant nationaliste et conservateur. «Pour l’heure, une éventuelle invitation du pape en Russie ne figure pas à l’ordre du jour», a déclaré 
M. Ouchakov. L’Ukraine, où les rebelles prorusses de l’Est sont en majorité des orthodoxes rattachés au patriarcat de Moscou et qui se battent contre d’autres orthodoxes et les gréco-catholiques (uniates) rattachés à Rome, reste un terrain délicat. Vladimir Poutine doit ensuite rencontrer son homologue italien Sergio Mattarella, le Premier ministre Giuseppe Conte ainsi que les deux vice-Premier ministres et chefs politiques du gouvernement populiste, Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) et Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, M5S, antisystème). «Les questions économiques seront prioritaires. Nos échanges commerciaux n’arrivent pas à remonter au niveau d’avant» les sanctions imposées en 2014 (54 milliards de dollars alors, 26,9 milliards en 2018), a souligné Iouri Ouchakov.
Dans une interview publiée jeudi par le quotidien italien «Il Corriere della Sera», M. Poutine a cependant insisté sur la résilience des liens économiques bilatéraux : 500 entreprises italiennes représentées en Russie, 4,7 milliards de dollars d’investissements italiens en Russie depuis le début de l’année et 2,7 milliards d’investissements russes en Italie. La Russie est frappée depuis 2014 par des sanctions économiques européennes et américaines sans précédent en raison de la crise ukrainienne.

Le Président russe souhaite aussi échanger avec les autorités italiennes sur les relations Russie-UE, la Syrie, l’Ukraine, la Libye, ainsi que sur le programme nucléaire iranien. Il devrait trouver une oreille attentive au gouvernement italien, dont l’homme fort, Matteo Salvini, compte parmi ses fervents admirateurs : «Des hommes comme lui, qui ont à cœur l’intérêt de leurs propres citoyens, il en faudrait des dizaines» en Italie, a-t-il dit. Le programme commun du gouvernement Ligue-M5S prévoit d’ailleurs de tout faire pour obtenir une révision des sanctions contre la Russie, alors que la riposte russe pèse contre les exportations italiennes. Cette visite intervient alors que les relations entre Moscou et les Occidentaux sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, empoisonnées par des désaccords sur la Syrie et l’Ukraine, des scandales d’ingérence électorale présumée et d’espionnage.
Pour cette visite, d’importantes mesures de sécurité ont été mises en place dans le centre historique de Rome et le chauffeur de l’imposante limousine de M. Poutine, longue de plus de six mètres, a dû s’entraîner pour réussir à passer certains portails étroits du palais Renaissance.  Avant de repartir dans la soirée, M. Poutine devait aussi rencontrer, de manière informelle, son grand ami Silvio Berlusconi, qu’il a de nouveau salué dans son interview au Corriere della Sera comme «un homme politique de stature mondiale». 

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