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Vivement de nouvelles locomotives pour l’économie !

L’inflation est bien faible cette année. Elle terminerait à seulement 0,6% et a même reculé à -0,3% à fin février dernier. De même, l’économie nationale croîtrait d’à peine 2,7% cette année, ce qui constitue un signe évident que la machine manque de punch. Des économistes que nous avons interrogés préconisent la multiplication de nouveaux relais de croissance et la sortie de la posture d’attentisme.

L’économie nationale manque à l’évidence de vigueur. Le net ralentissement de l’inflation en apporte la preuve, selon les économistes que nous avons sondés. L’économie nationale devrait, en effet, croître de 2,7% à peine cette année, sous l’effet d’un net ralentissement de la valeur ajoutée agricole (3,8%) et d’une légère amélioration du PIB non agricole (3,4%), selon les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM).
En même temps, la Banque centrale table sur un ralentissement de l’inflation. Celle-ci décélèrerait à 0,6% en 2019 et sa composante sous-jacente à 0,8%. Au cours des deux premiers mois de cette année, l’inflation a même reculé à - 0,3% en variation annuelle, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP). Ce repli est attribuable à la baisse de l’indice des prix à la consommation des produits alimentaires de 1,8%. En revanche, les produits non alimentaires ont augmenté de 0,7%. 
L’inflation reste donc maitrisée, au moment où la croissance économique demeure très molle.
Pour l’économiste Nabil Adel, c’est simple : ce bas niveau de l’inflation n’est que la manifestation d’une croissance économique qui s’essouffle. Un essoufflement que l’économiste attribue au fait que les leviers de croissance de la décennie 2000-2010 ont atteint leurs limites et que l’on tarde à en mettre de nouveaux en place. En effet, c’est toujours le schéma traditionnel, reposant notamment sur l’agriculture, l’immobilier, le tourisme et quelques industries de transformation, qui domine l’économie. Certes, nuance Nabil Adel, le Maroc a fait un effort pour diversifier son tissu économique, avec les nouveaux métiers mondiaux du Maroc, dont l’automobile. Mais, ceux-ci n’ont compensé que légèrement l’essoufflement des métiers traditionnels, estime-t-il. La raison en est surtout que ces métiers ne sont pas assez nombreux pour combler ce vide, selon Nabil Adel qui estime que le Maroc doit avoir une vingtaine de nouveaux secteurs économiques. «Il faut allumer tous les feux de l’économie», insiste-t-il, tout en prévenant que ce ralentissement économique risque de se poursuivre les prochaines années. 
Ce ralentissement est, en effet, profond, selon un autre économiste, en l’occurrence Mohamed Chiguer. Pour ce dernier, cette situation dure depuis trop longtemps, en raison d’un attentisme, voire de défiance des opérateurs nationaux. Cet économiste estime aussi que l’économie nationale pâtit du fait qu’elle est hybride et composite.
Mohamed Chiguer souligne, par ailleurs, qu’en matière d’inflation, le plus important est le ressenti des consommateurs. Et là, les chiffres du HCP peuvent vite être battus en brèche. 

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