«Waliy Anniâma» inaugure le parcours de Salma Mokhtar dans l’univers du roman

L’écrivaine multilingue Salma Mokhtar Amanat Allah, qui s'est abreuvée de plusieurs cultures, particulièrement celle de sa mère égyptienne et son père mauritanien, a pu enrichir son écriture, affiner son talent de romancière et sa personnalité. Même ses études de droit n’ont pas constitué un frein à sa passion pour la littérature et n'ont pas empêché l'éclosion de son talent dans le domaine et d'attirer l'attention des spécialistes. Le roman «Waliy Anniâma» de Salma Mokhtar a en effet attiré l'attention notamment du professeur universitaire Abdeslam Aqelmoun.
«Cela fait 26 ans que je fais la critique de romans et à chaque fois que je commence à lire une nouvelle publication, je me demande ce que va m’apporter ce nouvel écrit. Quand j’ai lu le roman de Salma, j’ai ressenti quelque chose de nouveau. Et là je la félicite pour son travail». Car pour le professeur Abdeslam Aqelmoun, un récit n’est pas uniquement une histoire qui se raconte, mais un ensemble d’idées et d’imaginations. «Le roman de Salma m’a permis de me poser des questions sur le monde. Sans oublier la présence remarquable d’un côté artistique dans sa narration, à travers un choix de mots qui dévoilent un dialogue enrichissant entre la langue poétique et le récit. Mais elle a réussi le pari en adoptant une écriture traditionnelle, chose qui est en elle-même un défi, tout en créant un univers diversifié pour donner de la valeur à son texte». La liaison entre ce qui est externe et ce qui est profond est un vrai défi dans l’écriture, on la réussit quand on arrive à livrer une narration en imprimant un bon rythme, selon le professeur Aqelmoun. Dans son analyse, le chercheur et professeur Saïd Fellaq a loué l’écriture de Salma qui s’est dirigée vers le roman, pour la simple raison que la femme en a besoin. «C’est un beau récit très profond où les techniques des messages sont aussi présentes, tout en s’ouvrant sur l’art et la poésie». En prenant la parole, Salma Mokhtar n’a pas manqué de rappeler son parcours d’études et de travail qui ne lui a pas permis de se consacrer suffisamment à l’écriture. Mais toujours est-il que cette passion l’a souvent accompagnée dans sa vie, renforcée par les encouragements de son père. «Il faut dire que le destin joue aussi son rôle. Puis, pour moi, le romancier a besoin de suffisamment de maturité et de connaissance et dans la vie pour pouvoir donner quelque chose de riche», souligne Salma Mokhtar, dont le souci, en plus de l’écriture, est de pouvoir aider les jeunes des régions rurales en leur donnant l’occasion de se procurer des livres pour la lecture.
Les recettes engendrées par sa signature serviront ainsi à contribuer à l’achat de livres au profit de la bibliothèque d’une école dans le monde rural au sud du Maroc. La jeune romancière espère que cette initiative sera généralisée et encouragée par d'autres acteurs culturels de notre pays. «C’est une manière de rompre l’isolement de certaines régions rurales où les écoliers ont beaucoup de difficultés à acquérir le savoir. Donc, leur faciliter l’accès au livre est une bonne chose qui pourra les encourager à la lecture depuis leur jeune âge. Cette expérience est un message destiné à tous les créateurs pour s’associer à ce projet et aider ces gens dans le besoin de connaissance», précise-t-elle.
Signalons que ce roman plonge le lecteur dans le monde des palais et ce qui se passe derrière leurs murs comme événements, intrigues et conflits vécus par les personnages de l’histoire pour aboutir à un autre pouvoir, celui de la presse et ce qui se passe à l'intérieur de ses bureaux et ses portes fermées.