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Washington prêt à sanctionner ses alliés pour fermer le robinet du pétrole iranien

Les États-Unis ont encore renforcé leur campagne de «pression maximale» pour faire plier l’Iran, leur ennemi numéro un au Moyen-Orient, en annonçant des sanctions contre tout pays qui continuerait à acheter du pétrole iranien, au risque de tensions avec plusieurs alliés.

Washington prêt à sanctionner ses alliés pour fermer  le robinet du pétrole iranien
M. Trump a décidé de mettre fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient à la Chine, l’Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l’Italie et la Grèce d’importer du brut iranien.tPh. DR

Le Président Donald Trump a décidé de mettre fin dès le 2 mai aux dérogations qui permettaient encore à huit pays (Chine, Inde, Turquie, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Italie et Grèce) d’importer du brut iranien, pour «porter à zéro les exportations» et «priver le régime de sa principale source de revenus», a annoncé la Maison Blanche. 
Cette mesure, qui a provoqué une forte hausse des cours du pétrole, s’annonce particulièrement délicate pour Pékin, engagé dans de complexes négociations commerciales avec l’administration Trump, et pour New Delhi, allié stratégique des États-Unis et troisième importateur mondial de pétrole, dont environ un dixième des achats vient d’Iran. La Turquie et la Corée du Sud, autres alliés de Washington, ont vivement déploré la décision américaine. «Nous n’accepterons pas de sanctions unilatérales et de contraintes sur la manière dont nous gérons nos relations avec nos voisins», a lancé le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, dont le pays entretient déjà des relations très tendues avec l’administration 
américaine.
Après s’être retiré, il y a près d’un an, de l’accord international de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, jugé trop laxiste par Donald Trump, Washington a rétabli en novembre de dures sanctions économiques contre la République islamique. L’interdiction d’acheter du pétrole iranien, dont les ventes représentent, selon Washington, 40% des revenus du régime, était la principale de ces sanctions, qui se veulent «les plus fortes de l’histoire». Les États-Unis avaient toutefois attribué des dérogations pour six mois, jugeant que le marché mondial ne pouvait supporter une trop brusque annulation des ventes de brut iranien.
La campagne de «pression maximale» contre l’Iran vise, selon Washington, à mettre fin aux «activités déstabilisatrices» de Téhéran au Moyen-Orient, notamment au Liban via le mouvement chiite Hezbollah, au Yémen à travers les rebelles Houthis et en Syrie par son soutien à Al-Assad. En 2018, Mike Pompeo, qui assure vouloir changer «le comportement du régime iranien» et non le régime lui-même, avait énoncé douze conditions draconiennes pour un nouvel accord global aboutissant à une levée des sanctions. Un an plus tard, aucune de ces conditions ne semble être respectée, mais l’administration Trump estime que l’Iran a été privé de plus de 10 milliards de pétrodollars depuis 11 mois. «Téhéran souffre clairement de la pression», dit à l’AFP Behnam Ben Taleblu, chercheur au cercle de réflexion Foundation for Defense of 
Democracies qui milite pour une ligne dure contre l’Iran. 

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