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Les 5 mesures de la Banque mondiale pour l’intégration économique des «zones oubliées»

Dans un nouveau rapport, la Banque mondiale recommande aux pays de la région MENA d’améliorer l’intégration des territoires économiquement en retard afin d’accélérer la croissance inclusive. Cinq grandes mesures sont préconisées pour une convergence territoriale favorisant l’entrepreneuriat, l’emploi et la prospérité économique.

Les 5 mesures de la Banque mondiale pour l’intégration économique des «zones oubliées»
La Banque mondiale recommande de favoriser la mobilité et la connectivité entre les zones retardataires et avancées.

Les disparités territoriales pèsent lourdement sur la croissance de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord (MENA). Améliorer l’intégration économique des «territoires laissés-pour-compte» s’avère ainsi indispensable pour accélérer la croissance et renforcer l’inclusion sociale dans les pays de la région. C’est ce qui ressort d’un nouveau rapport de la Banque mondiale. «Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les facteurs territoriaux jouent un rôle prépondérant dans la prospérité. Les gouvernements de la région ont pris de multiples mesures pour tenter de répondre aux besoins des populations des zones en retard, où d’importants investissements ont été effectués.
Cependant, les disparités territoriales continuent de se creuser, ou se réduisent plus lentement qu’attendu compte tenu du volume des investissements affectés à ces zones», souligne Sameh Wahba, directeur mondial du pôle de Développement urbain à la Banque mondiale. Selon lui, les causes de l’exclusion territoriale ne sont pas géographiques ni physiques, mais d’ordre économique et institutionnel. Parmi, les principales raisons de cette fragmentation économique, l’existence d’un environnement difficile pour les entreprises dans les zones «retardataires», notamment en termes d’infrastructures. S’y ajoute le manque de mobilité : la majorité des habitants des territoires à la traîne sont incapables de profiter pleinement des emplois qu’offrent les économies urbaines plus dynamiques. 
Le rapport identifie globalement cinq grandes mesures qui permettront aux pays de la région MENA de s’engager sur la voie d’une convergence territoriale. La première consiste à renforcer la coordination et les complémentarités entre les stratégies de développement dans les villes et leurs environs, notamment pour améliorer l’accès à l’énergie, aux transports, au foncier et aux marchés. La deuxième mesure vise à redistribuer les rôles et les responsabilités entre les différents niveaux de gouvernement, comme le transfert aux collectivités locales de prérogatives pour la génération de recettes et la fourniture de services. Les économistes de l’institution de Bretton Woods recommandent, et c’est la troisième mesure, de favoriser la mobilité des personnes entre les zones retardataires et avancées. «En moyenne, les habitants de la région MENA sont deux fois moins mobiles à l’intérieur de leur pays que ceux d’autres régions du monde», indiquent les experts de la banque. Selon eux, la quatrième grande mesure serait de construire des villes denses et connectées, afin de favoriser la création d’emplois et la prospérité économique. «Les autorités responsables de la planification et de la réglementation peuvent inciter les entreprises à investir dans les villes en réduisant les obstacles auxquels elles sont confrontées : règlements de zonage, entraves à l’acquisition et à la construction de biens immobiliers, difficultés d’enregistrement et de délivrance de permis…», est-il expliqué. Enfin, la cinquième grande mesure consiste à améliorer l’accès au marché aux niveaux national et régional, en repositionnant les villes de la région MENA sur les réseaux commerciaux locaux et internationaux. Sur ce volet, le rapport préconise de renforcer les liens transfrontaliers : réduction des tarifs douaniers, amélioration de la logistique, facilitation des échanges et instauration de protocoles de migration. «Ces efforts, estiment les économistes de la Banque mondiale, permettront de développer les économies et de fournir ainsi des ressources de redistribution indispensables en faveur des zones à la traîne». 

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