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En Allemagne, le citoyen est le moteur de la transition énergétique

Le centre solaire de la ville de Gelsenkirchen, doté de laboratoires de recherche scientifique, et celui de la production d’hydrogène de Herten, unique en son genre en Europe, montrent que le fédéral commence par le régional. Ces structures, et bien d’autres encore, comme la centrale électrique de Dusseldorf, sont gérées par les élus locaux de ces villes. «Le paquet écologique» fédéral ambitionne de décarboner l’économie du pays d’ici 2050. Mais bien des embûches subsistent.

En Allemagne, le citoyen est le moteur  de la transition énergétique
«Des 500.000 emplois assurés par les mines de charbon en 1840, il n’en reste que 300 actuellement», a souligné Sabine von der Beck, du centre de recherche sur les énergies vertes de la ville de Gelsenkirchen.Ph.S.B.

Le paysage de la Rhénanie du Nord, fait d’éoliennes, est comme un livre ouvert qui retrace un pan de l’histoire de ce land allemand. Les éoliennes côtoient les cheminées des mines de charbon qui dégagent de moins en moins de fumée, l’Allemagne ayant fermé sa dernière mine en 2018, mais continue d’en importer. Cette transition énergétique se fait essentiellement par les communes, à l’image du parc éolien de la municipalité de Heiden de 8.700 habitants où la première éolienne a été installée en 1993.
«200 citoyens ont investi dans cette forme d’énergie. Une éolienne coûte 5 millions d’euros et la concession dure 20 ans, durant laquelle les investisseurs reçoivent des rémunérations par kilowatt produit. Au terme de cette période, les bénéfices peuvent être de 300% de l’apport initial», explique Martina Stahn, assistante du gérant de B and energy project GmbH, la société qui gère ce parc. Ce dernier peut fournir l’électricité à 3.000 ménages et alimenter 5.000 véhicules électriques en carburant. Et ce même concept d’implication des citoyens est adopté par le centre de production d’hydrogène de Herten qui emploie 80 salariés et où s’activent 14 entreprises. «Notre plan de développement est articulé autour de trois axes : ville d’énergies renouvelables, ville d’éducation et ville participative», a souligné Babette Nieder, responsable des relations publiques du centre de production d’hydrogène. Le secteur des cleantech devrait permettre de couvrir les 15.000 emplois perdus par la fermeture des mines de charbon. Nous avons expliqué à la population que l’avenir de notre ville est lié aux énergies renouvelables», a précisé Mme Nieder. Cette responsable a également fait savoir que le Conseil de la ville a décidé de procéder aux recrutements au profit de ce centre. Le souci est la préservation des emplois dans un land longtemps premier bassin de charbon d’Europe : «Des 500.000 emplois assurés par les mines de charbon en 1840, il n’en reste que 300 actuellement», a souligné Sabine von der Beck, du centre recherche sur les énergies vertes de la ville de Gelsenkirchen qui regrette que «les changements réguliers des lois freinent l’essor de ce secteur», a-t-elle dit aux journalistes marocains et tunisiens ayant pris part au voyage d’étude rendu possible par le ministère des Mines et de l’énergie et la coopération allemande. Une conférence, présidée par Aziz Rabbah avait donné le coup de starter à cette formation en novembre, durant laquelle il avait souhaité voir naître une nouvelle ère de coopération entre le Royaume et l’Allemagne. 

DNES, Samir Benmalek

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