Un appel à candidatures pour le poste de président de l’Agence marocaine antidopage

La scène sportive marocaine connaîtra bientôt la naissance d’un nouvel organe très attendu par les instances nationales et internationales : l’Agence marocaine antidopage (AMADP). Cette agence héritera de la lourde tâche d’appliquer la politique publique de lutte contre le dopage chez les sportifs, de coordonner avec les instances internationales (CIO, Fédérations internationales…) en incluant tous les acteurs et en sensibilisant les parties concernées.
Mercredi, le département de la Jeunesse et des sports du ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports a lancé un appel à candidatures pour le poste de président de l’AMADP. Ce document énumère les conditions d’éligibilité et définit les tâches et missions qui seront confiées au président. Il précise également qu’une commission sera créée par le ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports pour étudier les candidatures. Les conditions d’éligibilités sont donc que le candidat soit de nationalité marocaine, qu’il soit un haut fonctionnaire de l’État ou dans le secteur privé, titulaire d’un doctorat en médecine, en pharmacie, en ingénierie, ou un diplôme équivalent donnant accès à l’échelle 11. Il doit aussi bénéficier d’une expérience d’un minimum de 15 ans en gestion publique des administrations de l’état ou dans le secteur privé, au Maroc ou à l’étranger, à condition que ce soit dans un domaine lié au champ d’action de l’AMADP. Le Candidat doit avoir occupé, pendant au moins 8 ans, un poste de responsabilité et au moins 4 ans le poste de chef de service ou équivalent. Il doit maîtriser les langues arabe, française et anglaise, et disposer des compétences susceptibles de lui permettre d’assurer ses fonctions. Ainsi, il doit cerner les textes de loi encadrant la politique nationale de lutte antidopage, disposer de connaissances en matière de lutte, de contrôle et de prévention antidopage, en plus d’une expérience dans le domaine de la gestion administrative et financière et en gestion des conventions et partenariats.
La création de l’Agence marocaine antidopage était attendue par plusieurs instances internationales, notamment la Fédération internationale d’athlétisme «World Athletics». Son président, Lord Sebastian Coe, avait accordé un entretien exclusif au «Matin», paru le 22 mai 2020, où il assurait qu’une intervention gouvernementale était nécessaire pour éradiquer ou minimiser les effets de ce phénomène : «… La lutte contre le dopage au Maroc, c’est difficile. Cela requiert une réponse de la part du gouvernement, car la Fédération à elle seule ne peut pas baisser le niveau du dopage au Maroc, elle n’en a pas la capacité, c’est un grand problème. Malheureusement, plusieurs athlètes à travers le monde vont se doper au Maroc, avec l’aide de coachs, de physiothérapeutes, d’autres praticiens médicaux… Certains sont du Maroc, d’autres simplement en visite et ils prennent avec eux ces méthodes dans leurs pays respectifs. Donc seule une intervention gouvernementale peut mettre fin à ce grand problème».