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Jeudi 28 Mars 2024
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«At Tine wa Azzaytoune», une installation inédite de Hind Chaouat

«At Tine wa Azzaytoune», une installation inédite de Hind Chaouat

«At Tine wa Azzaytoune» est l’exposition originale que propose l’artiste photographe Hind Chaouat jusqu’au 8 octobre à Casablanca. Afin de présenter cette installation visuelle au grand public, la galerie d’art ArtSpace a réinventé son espace en une interface vitrine visible exclusivement de l’extérieur. «At Tine wa Azzaytoune» est composée d’une photo «At Tine» et de deux vidéos au même format qui vont dans les sens contraires «Azzaytoune L» et «Azzaytoune R».
Le spectateur est face à cette installation qui se tient dans l’espace de la vitrine de la Artspace.
De l’autre côté de l’interface se tient une installation de 3 oliviers grandeur nature. Au centre, la photo statique du figuier «At Tine», en grandeur réelle.
«At Tine» est une photographie réalisée après plusieurs semaines de confinement.
Destiné à être dépoté et planté en pleine nature, l’arbuste se retrouve à subir le même traitement que les humains, coincé sur le petit balcon d’appartement au cœur d’une ville qui elle-même est coupée du monde et surtout de la nature.
À l’heure où la nature se déploie partout dans le monde à l’abri de la pollution, «At Tine» se retrouve coincé dans un pot comme asphyxié.
La vidéo de base qui a servi à la réalisation des deux vidéos a été filmée dans la région de Fès une année avant la pandémie.
«Azzaytoune L» représente le paysage de gauche sur lequel les oliviers défilent de façon accélérée sur les 5 premières secondes, puis au ralenti.
«Azzaytoune R» représente le paysage de droite sur lequel les oliviers défilent au ralenti, puis il y a une accélération sur les 5 dernières secondes.
C’est cet alignement qui est important dans la démarche de l’artiste.
«J’ai voulu mettre l’accent sur notre rapport au temps qui n’est pas du tout le même lorsqu’on est libre et qu’on en dispose comme bon nous semble. Lorsqu’on est confiné et qu’on le subit comme s’il était figé pour l’éternité.
Le spectateur pourra aussi ressentir cet inconfort que nous avons senti au tout début du déconfinement, une fois qu’on nous a rendu notre liberté mais qu’on n’arrivait toujours pas à savoir si le temps défile ou s’il était encore figé», explique Hind Chaouat. La musique parle aussi dans cette installation. L’artiste a choisi le morceau «Inas Inas» de Rouicha, un souvenir de son enfance. Sans avoir besoin des paroles, Hind Chaouat a mis en avant uniquement les notes du gambri.
Cette artiste plasticienne originaire de Fès a réalisé en 2016 la vidéo «Flawlessness» qui dénonce la violence à l’encontre des femmes et remporte plusieurs prix. C’est à partir de cette date que ses travaux sont enfin reconnus sur la scène internationale.
L’artiste s’engage depuis une quinzaine d’années dans le déploiement d’une œuvre qui déstabilise les codes et les idées reçues. Aux frontières de la photographie d’art, de publicité et de mode, elle s’acharne à brouiller les pistes. 

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