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Bank Al-Maghrib réduit le taux directeur à 2% et envisage des mesures additionnelles

Bank Al-Maghrib se montre très vigilante face au contexte particulier que traverse l’économie, marqué notamment par des conditions climatiques défavorables et la propagation au niveau mondial de la pandémie Covid-19. Son Conseil, qui vient d’être recomposé, a surtout décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base à 2% et envisage de tenir «de façon exceptionnelle» sa deuxième réunion trimestrielle, «s’il le faut», avant le mois de juin pour prendre des mesures additionnelles.

Bank Al-Maghrib réduit le taux directeur  à 2% et envisage des mesures additionnelles
La croissance en 2020 devrait, selon les prévisions de BAM, stagner à 2,3%.

La première réunion trimestrielle de cette année pour le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM), qui vient d’être recomposé, a été riche en nouveautés. Et pour cause. Elle a été tenue, mardi, dans un contexte particulier marqué notamment par des conditions climatiques défavorables et la propagation au niveau mondial de la pandémie Covid-19. Mais également par le début de mise en œuvre du programme intégré d’appui et de financement des entreprises mis en place suite au discours du Souverain du 11 octobre 2019 et par la décision d’élargissement, à partir du 9 mars 2020, de la bande de fluctuation du dirham par rapport au cours de référence de ±2,5 à ±5%. Toutes ces évolutions ont aussi bien impacté les décisions que les prévisions de la Banque centrale.
Ainsi, la décision phare de cette réunion, c’est la réduction du taux directeur de 25 points de base à 2%. Il s’agit aussi de «continuer à suivre de très près l’ensemble de ces évolutions». Relevant que «l’évolution rapide de cette pandémie exige l’actualisation fréquente de l’évaluation de la situation et des prévisions économiques», le Conseil envisage de tenir «de façon exceptionnelle» sa deuxième réunion trimestrielle, «s’il le faut», avant le mois de juin, pour prendre des mesures additionnelles, note Adellatif Jouahri, wali de la Banque centrale dans une intervention en ligne, après la réunion du Conseil. S’agissant des prévisions, l’inflation se situerait à 0,7% en moyenne en 2020 et s’accélérerait à 1,2% en 2021, avec une augmentation graduelle de sa composante sous-jacente de 0,6% en 2019 à 1% puis à 1,3% en 2021.
Pour la croissance du PIB, BAM table sur une stagnation à 2,3% cette année. La valeur ajoutée agricole reculerait de 2,7%, avec une récolte céréalière estimée, sur la base des données relatives aux conditions climatiques et à l’état de la végétation disponibles au 10 mars, à 40 millions de quintaux, et le rythme des activités non agricoles ralentirait à 2,9%. En 2021, la croissance rebondirait à 3,8%, avec une augmentation de la valeur ajoutée agricole de 8,1% et une amélioration de la croissance non agricole à 3,3%. Toutefois, prévient Jouahri, «ces prévisions restent entourées de fortes incertitudes et sont sujettes à une révision à la baisse si la propagation de la pandémie Covid-19 au niveau mondial n’est pas contenue à court terme».
Au volet des comptes extérieurs, le déficit du compte courant, qui se serait atténué à 4,4% du PIB en 2019, s’allégerait à 3,5% en 2020 et à 2,5% du PIB en 2021. BAM table notamment sur une nette accélération des exportations, sous l’effet essentiellement de la hausse de la production que devrait connaître la construction automobile selon les chiffres annoncés par l’usine PSA. Les recettes des investissements directs étrangers (IDE) se stabiliseraient à 3% du PIB en 2020 avant de progresser à l’équivalent de 3,2% du PIB en 2021, et les réserves internationales nettes monteraient de 245,6 milliards de dirhams en 2019 à 246 milliards à fin 2020 puis à 251,9 milliards au terme de 2021. Elles devraient ainsi assurer une couverture de plus de 5 mois d’importations de biens et services.
Concernant le financement de l’économie, le crédit au secteur non financier devrait terminer l’année en progression de 4,5% avant de se renforcer de 5,3% en 2021, selon BAM. Pour ce qui est des finances publiques, le déficit budgétaire, hors privatisation, devrait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, «compte non tenu des efforts exceptionnels que le gouvernement est amené à consentir dans la conjoncture difficile actuelle», connaître une légère atténuation à 4% du PIB en 2020, puis à 3,9% l’année suivante. 

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