Menu
Search
Samedi 20 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 20 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Banques, assurances et OPCVM résilients face aux chocs

Le système financier demeure solide et résilient face aux chocs induits par la crise du Covid-19. Les indicateurs de suivi n’ont jusqu’ici pas révélé d’inquiétudes particulières sur la stabilité financière. Les stress tests effectués par Bank Al-Maghrib au niveau des banques, des assurances et du marché des capitaux le confirment, selon la dernière réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques.

Banques, assurances et OPCVM résilients face aux chocs
Le Comité a validé la nouvelle feuille de route du secteur financier pour la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Pas d’inquiétudes particulières sur la stabilité financière. Les secteurs bancaire, des assurances et le marché des capitaux demeurent résilients, notamment face au choc induit par la crise du Covid-19. Les stress tests effectués par Bank Al-Maghrib le confirment. C’est ce qui ressort de la onzième réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) tenu le 6 juillet au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat. Néanmoins, alerte l’instance, l’ampleur de la récession économique découlant de la pandémie du Covid-19 à la fois sur le plan national et international ne manquera pas d’impacter les performances du système financier marocain. 

n Le Crédit bancaire augmenterait  de 1,9% en 2020
Le CCSRS confirme les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM) sur le crédit bancaire dévoilées lors de la dernière réunion du conseil de la Banque centrale (16 juin). Ainsi, en dépit d’un ralentissement « manifeste » de l’activité prévue cette année, l’évolution du crédit au secteur non financier resterait positive, avec une croissance de 1,9% en 2020 et de 2,6% en 2021, après +5,4% en 2019. Cette évolution serait favorisée à travers les différentes actions d’appui à la relance économique et les mesures d’assouplissement de la Banque centrale. Il s’agit, entre autres, des réductions du taux directeur de 2,25% à 2% en mars puis à 1,50% en juin 2020 et la libération intégrale du compte de réserve au profit des banques, est-il rappelé. De même, BAM a activé l’ensemble des instruments de refinancement disponibles en dirhams et en devises et a étendu la liste des actifs admis en contrepartie des refinancements accordés aux banques. «Concomitamment, elle a renforcé son programme de refinancement spécifique au profit de la TPME, en y intégrant, en sus des crédits d’investissement, les crédits de trésorerie et en augmentant la fréquence des opérations de refinancement», souligne le comité dans un communiqué. Et ce n’est pas tout. Au plan prudentiel et afin d’augmenter davantage la capacité des banques de financer l’économie, l’Institut d’émission a allégé temporairement certaines exigences en vigueur. Malgré toutes ces mesures, le comité alerte sur le taux de défaut des entreprises non financières qui, déjà élevé à environ 10%, risque de s’aggraver en raison de la montée des risques liés à la pandémie. 

n Les délais de paiement interentreprises s’allongent 
Selon les derniers chiffres ( données 2018 fiabilisées), les délais de paiement des créances inter-entreprises se sont allongés de façon sensible particulièrement pour les TPE. Pour ces dernières, les délais de règlement clients se situent à 157 jours de chiffre d’affaires en moyenne, soit 50 jours de plus en un an. «Cette situation risque d’être exacerbée en conséquence de la crise pandémique. Les autorités publiques et le secteur privé sont appelés aujourd’hui plus que jamais à capitaliser sur les mesures déjà entreprises et à consentir à plus d’efforts pour faire face à cette problématique», est-il souligné. 
 n Un secteur bancaire solide
En dépit d’un environnement porteur de risques, le système bancaire marocain demeure solide. L’exercice de macro-stress test effectué par BAM en juin 2020 montre en effet la résilience des banques au choc induit par la crise du Covid-19. Globalement, les banques continuent d’afficher des fondamentaux solides au regard des indicateurs et ratios de liquidité, de rentabilité et d’adéquation des fonds propres. Le secteur fait état en 2019 d’un ratio moyen de solvabilité, sur base sociale, de 15,6% et celui de fonds propres de catégorie 1 de 11,5%, largement supérieurs aux minimas réglementaires de 12 et 9% respectivement. «Le risque de concentration sur les grands débiteurs auquel sont exposées les banques continue, dans le contexte de crise sanitaire actuelle, de faire l’objet d’un suivi particulier», soutient l’instance. 

n Les compagnies d’assurances  résilientes
À l’instar des banques, les stress tests réalisés en mars dernier ont confirmé la résilience des assurances. Celles-ci se sont montrées bien solides face aux chocs sur le portefeuille actions et immobilier mais aussi ceux résultant de conditions macroéconomiques et techniques défavorables, notamment celles en lien avec la pandémie Covid-19. Cette performance s’appuie notamment sur des résultats 2019 solides. Pour rappel, les primes ont atteint 44,9 milliards de DH (+8,5%, sur un an). Les résultats nets ont bondi de 6% avec un rendement des capitaux (ROE) maintenu à un niveau appréciable à 9,6%. Quant aux plus-values latentes, elles ont enregistré une hausse de 24,2% suite à la performance du marché boursier conjuguée à une baisse des taux. Au niveau prudentiel, les exigences réglementaires sont globalement respectées au moment où le secteur continue de dégager une marge de solvabilité largement supérieure au minimum réglementaire exigé. « Ne couvrant que le risque de souscription, ces excédents de marge devraient s’inscrire à la baisse avec le passage vers un régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques », est-il précisé. 

n Marché des capitaux : risques  maîtrisés pour les OPCVM
En raison de la pandémie, le marché boursier a connu des tensions au 1er semestre, avec une phase de reprise partielle améliorant la contre-performance annuelle à -16,9% au 26 juin 2020 contre -26,15% au 18 mars 2020. En dépit de la baisse enregistrée, la valorisation globale de la Bourse reste élevée à 19,7x. Dans ce contexte, l’industrie des OPCVM s’est montrée résiliente. L’actif net des OPCVM à fin mai 2020 est au même niveau qu’à fin 2019, soit 471 milliards de DH. De même, le risque opérationnel des entreprises de marché a été bien maîtrisé grâce au déploiement « réussi » des plans de continuité d’activité. À noter surtout que les sociétés de gestion ont mené un premier stress test qui a principalement porté sur l’évaluation de la capacité des fonds à honorer les demandes de rachats reçues dans un contexte de tensions, en tenant compte de la liquidité des actifs des fonds. Les résultats de cet exercice réalisé en mai 2020 montrent un risque de liquidité et de crédit maîtrisé, ainsi qu’une capacité «notable» à honorer les demandes de rachat reçues, «conséquences de stratégies d’investissement globalement prudentes et d’expositions conservatrices». 

Lisez nos e-Papers