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Pourquoi une Botola à 18 clubs n’est pas crédible... pour l’instant

La Fédération Royale marocaine de football a annoncé que le tirage au sort de la Botola Pro se ferait dimanche soir à Maâmora, lançant ainsi la saison 2020-2021. Ces derniers jours, la rumeur d’une réforme qui porterait le nombre des clubs en D1 à 18 ne cesse d’enfler. Cependant, au bout de la dixième année de professionnalisme, plusieurs indicateurs pointent en défaveur d’un pareil chantier.

Pourquoi une Botola à 18 clubs n’est pas  crédible... pour l’instant

L’annonce de la tenue de la réunion du comité directeur de la FRMF samedi par visioconférence aurait pu être la plus anodine qui soit. Si ce n’est la rumeur persistante autour d’une éventuelle réforme du championnat national, pour porter le nombre de participants à 18 clubs, au lieu de 16 actuellement. Même si les clubs relégués lorgnent pareille mesure pour se sauver des méandres de la D2, une action de cette ampleur ne fait l’objet d’aucune discussion officielle.

Un calendrier impossible à gérer
La saison 2019-2020 a été exceptionnelle à plus d’un titre. Son impact sur le calendrier a été radical, en raison de l’arrêt de trois mois au moment où la crise sanitaire était à son pic le printemps dernier. Mais même en temps normal, la première épine dans le pied de la Botola est sans aucun doute le calendrier. En temps normal, les instances disposent de 35 à 40 semaines par saison pour caser la Botola, la Coupe du Trône et les compétitions interclubs, tout en essayant de gérer les trêves internationales.  Une Botola qui commence en décembre – en étant optimiste – dispose d’encore moins de temps pour être disputée dans son intégralité. Qui plus est lorsque les clubs marocains vont jusqu’au bout des compétitions et dans une saison où se joue le Championnat d’Afrique des nations (CHAN), avec tout ce que ce tournoi continental suppose en termes de mobilisation des joueurs. Le calendrier est le principal obstacle qui se dresse face à une pareille réforme.

Une flagrante inégalité des chances
Le système actuel est loin d’être parfait, mais il respecte une sacrosainte règle de fairplay : l’égalité des chances. Quelle image renverrait la FRMF si elle décide de changer les règles du jeu quelques semaines avant la reprise ? La majorité des clubs sont à une phase très avancée de préparation. Et dans le contexte rendu difficile par le coronavirus, la moindre modification suppose des frais que les clubs ne peuvent pas se permettre actuellement. La non-relégation de l’OCK et du RBM, malgré le poids historique de ces deux formations, enverrait un message ambigu aux équipes qui ont lutté pour se sauver et celles qui ont échoué à quelques points de la promotion.

Le blocage institutionnel et financier
Il n’est un secret pour personne que la crise du coronavirus a laissé beaucoup de clubs sans le sou. La FRMF ne peut continuer à soutenir tout ce beau monde financièrement à l’infini. Le passage au statut de société anonyme s’est enlisé et l’absence d’un sponsor principal de la Botola se fait sentir d’année en année. Même les droits TV n’ont pas bougé d’un iota depuis des années. Certes, la Botola a une grande popularité en raison du suspense qui entoure chaque année les lauréats. Mais faire «le saut de la foi» ressemblerait, dans pareilles conditions, à un suicide financier.  Au niveau institutionnel, les réformes doivent être soumises à l’assemblée générale de la Ligue professionnelle. Mais après cinq ans d’(in)activité, cette institution a montré toutes ses limites. Se contenter de la programmation, avec tous les problèmes récurrents, et d’une chimérique indépendance financière n’est franchement pas un signe encourageant.  Entamer une réforme de cette taille engendrerait beaucoup plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait. Amorcer un virage de cette ampleur nécessite avant tout un projet clair, un débat sain qui engloberait tous les protagonistes et surtout un temps de réflexion idoine. n

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