Une campagne agricole prometteuse malgré la conjoncture climatique et sanitaire exceptionnelle

Loin de l’ambiance anxiogène du Covid-19 et de ses effets néfastes sur les plans sanitaire, social et économique, le secteur agricole nous réserve des nouvelles optimistes, notamment au niveau de la capitale et de ses environs. 
Selon un communiqué de la Direction provinciale de l’agriculture (DPA) de Rabat-Salé, les récentes précipitations enregistrées au niveau de cette zone ont eu des effets bénéfiques sur certaines cultures, à l’instar des semis tardifs des céréales ou les légumineuses alimentaires, en particulier les pois chiches en fin de cycle. On souligne, par ailleurs, que les cultures printanières comme le maïs fourrager, la tomate, le haricot vert, la pomme de terre, les pastèques et les courges de plein champ profiteront pleinement de cet apport pluviométrique, d’autant qu’elles sont conduites le plus souvent en bour ou avec quelques irrigations d’appoint. On n’a pas manqué de relever, par ailleurs, que l’effet positif des précipitations est indéniable sur l’arboriculture fruitière, notamment les nouvelles plantations réalisées en 2019 dans le cadre des projets Pilier II du Plan Maroc vert. Le communiqué indique également que ces pluies vont améliorer la situation du couvert végétal et sauveront une bonne partie des pâturages.
Concernant les parcours, le programme de gestion des effets du déficit pluviométrique de la campagne actuelle, mis en place en mars dernier par le ministère de tutelle, va permettre la sauvegarde et la préservation des ressources animales, à travers l’approvisionnement du bétail en orge subventionnée.
Il est à noter que la campagne agricole 2019-2020 s’est caractérisée par des conditions climatiques difficiles avec une faible pluviométrie. D’après la DPA de Rabat-Salé, le cumul des précipitations enregistrées jusqu’au 8 avril 2020 s’élève à 261 mm, contre 361 mm à la même période de la campagne précédente et 400 mm en année normale. Soit un déficit respectif de 28% par rapport à 2018-19 et de 35% par rapport à la normale. Plus des deux tiers des précipitations ont eu lieu durant les trois mois de démarrage de la campagne, engendrant ainsi une baisse des productions des céréales, des légumineuses et des fourrages.
Pour atténuer les effets du déficit pluviométrique, le ministère de l’Agriculture a lancé un plan global de lutte contre les effets de retard des pluies, dont la sauvegarde du cheptel constitue l’une des priorités. Il a été procédé, à cet effet, à l’approvisionnement des éleveurs en quantité suffisante d’orge, tout en 
stabilisant les prix. 
À cet égard, il a été procédé, au niveau de la zone d’action de la DPA de Rabat-Salé, à la distribution de 4.000 tonnes d’orge subventionnée au profit des éleveurs d’ovins et de caprins pour un prix fixe de 2 DH le kilogramme. Cette opération de soutien aux éleveurs comprend aussi la prise en charge du transport depuis le centre relais de Sidi Yahya Zaër aux centres de ventes de Shoul et de Skhirat. Des comités provinciaux et locaux ont été mis en place, précise le communiqué. Ils ont pour mission de veiller à l’élaboration des listes des bénéficiaires et à la fixation des quantités d’orge attribuées à chaque éleveur, selon des critères préétablis, en se basant sur l’effectif du cheptel de chaque agriculteur. 
Par ailleurs, et compte tenu de la conjoncture actuelle de lutte contre la propagation du Covid-19, des mesures de prévention ont été prises en étroite concertation avec les autorités locales dans le but de respecter scrupuleusement les dispositions sanitaires et hygiéniques recommandées. À cet effet, les agriculteurs ont été invités à constituer des groupes de bénéficiaires et à désigner un représentant par groupe (chef de file) qui a pour mission de se déplacer afin d’effectuer les démarches administratives et récupérer, au profit des éleveurs, leurs dotations en orge.