Les Centres pour enfants inadaptés relevant de l’Apaei reprennent du service

Plus de trois mois après leur fermeture, les établissements relevant de l’Association des parents et amis des enfants inadaptés (Apaei) ont rouvert leurs portes à Casablanca. Une réouverture au goût de soulagement et de délivrance, tant pour les enfants à besoins spécifiques bénéficiaires que pour leurs parents, après une cessation d’activité suite à l’état d’urgence sanitaire décrété par les pouvoirs publics pour enrayer la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus. 
Pour cette reprise du service, qui s’apparentait à une véritable rentrée scolaire, un total de 27 encadrants médicaux, paramédicaux et éducatifs a été mobilisé pour la prise en charge d’une cinquantaine  d’enfants, tout contents de retrouver les bancs d’école et les activités qui leur font du bien, tant sur le plan moral que physique. «Ce jour revêt l’aspect d’une délivrance, pleine d’espoir pour les enfants et leurs familles, c’est comme un corps qui respire à nouveau. C’est une expérience qui n’est tout de même pas évidente, car il faut prendre beaucoup de précautions à cause de ce virus (Covid-19, ndlr) qui nous a ballotés dans tous les sens», a expliqué au «Matin» Ali Redouane, président de l’Apaei, le jour de la reprise.
Créée en 1972 par la volonté des parents et amis d’enfants atteints de différents troubles physiques et mentaux, l’Apaei est une association reconnue d’utilité publique qui prend en charge, à Casablanca, plusieurs centaines d’enfants inadaptés mentaux. Elle gère trois centres dont bénéficient des enfants et des adultes atteints d’autisme, de psychose ou de trisomie 21. Le Centre médico-éducatif précoce (CMEP), sis au quartier Palmier, accueille des enfants âgés de 5 à 12 ans. Le deuxième est un Centre d’aide médico-psychologique et d’insertion (Campis), ouvert aux filles et situé au quartier Inara dans l’arrondissement de Aïn Chock. À Dar Bouâzza dans la province de Nouaceur, le troisième Centre (Campis) accueille des bénéficiaires de sexe masculin. Les Campis ont été conçus pour assurer le relais au CMEP.
Outre les pathologies dont souffrent l’ensemble des bénéficiaires, ils partagent un autre point en commun : tous sont issus de milieux pauvres et de familles défavorisées, n’ayant aucunement les moyens de faire face à ces troubles dont la prise en charge est extrêmement onéreuse. Les centres de l’Apaei font office de planche de salut pour cette frange de la société, puisque la prise en charge s’y fait moyennant une somme symbolique.