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«Cette période m’a permis d’être patient et de penser à des choses que je n’avais pas en tête auparavant»

Parti à Paris afin de préparer une exposition avec un autre photographe, le jeune artiste Hamza Mehimdate fait partie de ceux qui n’ont pas pu rejoindre leur pays, à l’annonce de la suspension des vols entre le Maroc et la France. Dans cet entretien Hamza nous raconte son quotidien dans l’hôtel où il a été hébergé en attendant de pouvoir rentrer chez lui au Maroc.

«Cette période m’a permis d’être patient et de penser à des choses que je n’avais pas en tête auparavant»

Le Matin : Comment vivez-vous cette période de confinement sanitaire que vous avez été contraint de passer à Paris ? Quels sont les changements qui se sont opérés dans votre vie quotidienne ?
Hamza Mehimdate
: Mon quotidien a complètement changé. Les premiers jours étaient très difficiles pour moi. Car, comme vous le savez, le photographe a l’habitude de sortir muni de son appareil pour prendre des photos. Du jour au lendemain, je me retrouve cloîtré entre quatre murs. Ce n’est pas évident. Mais avec un peu de patience et le devoir de respecter le confinement, je me suis fait à ce rythme. Je sors uniquement pour faire du sport ou des courses. Comme vous le savez, nous sommes en période de Ramadan, c’est plus pénible encore de se retrouver seul. Donc, je remplis mon temps par la recherche sur la photographie, tout en préparant plusieurs projets. J’ai aussi fait une inscription en ligne pour faire des études plus poussées sur la photographie.

Avez-vous réussi à faire des photos de sensibilisation contre le coronavirus ?
J’ai effectivement été inspiré par cette pandémie et j’ai réalisé des photos qui transmettent des messages aux gens pour les aider à accepter ce confinement avec plus de sérénité et de paix dans l’âme, afin de se protéger et protéger les autres. J’ai réussi à faire plusieurs portraits dans ma chambre et j’ai même pris plusieurs photos à l’extérieur, pendant l’heure autorisée pour sortir faire du sport. 
Que vous a inspiré d’autre cette période de confinement de faire pour remplir votre temps ?
Comme je reste la majorité de la journée dans ma chambre, j’ai le temps de faire des recherches sur l’art photographique et ses différentes catégories, des études sur le traitement de l’image, et j’ai appris pas mal de choses dans ce domaine. Ce confinement a des côtés positifs. Il m’a permis d’être patient et de penser à beaucoup de choses que je n’avais pas en tête auparavant.

Quelle sensation vous donne le fait de vivre cette période de confinement et du Ramadan loin de votre famille ?
Passer le Ramadan seul n’est pas évident. Car nous avons nos traditions et nos habitudes en ce mois sacré. Pour adoucir mes journées et soirées, j’essaye d’être en contact permanent avec ma famille à travers les réseaux sociaux. Et puis, je travaille beaucoup pour remplir mon temps. D’ailleurs, je suis en train de préparer une exposition sous l’intitulé «L’appel de l’âme au temps de corona» qui est sous forme d’autoportraits racontant la souffrance que j’ai endurée pendant cette période.
Quel est votre message à tous les Marocains pour lutter contre la propagation du Covid-19 ?
J’espère que cette pandémie finira le plus vite possible. Pour cela, je dis aux Marocains de respecter le confinement et de rester chez eux pour se protéger et protéger leurs proches. C’est le seul moyen pour gagner la guerre contre ce virus. Et là, je fais appel à tous les artistes pour lancer des messages de sensibilisation aux Marocains pour qu’ils puissent comprendre le danger du Covid-19. Vive le Maroc.


Parcours

Natif de Rabat, Hamza Mehimdate, ce féru de la photo, a décidé d’en faire sa profession. Ainsi, depuis son adolescence, il n’arrête pas de se perfectionner pour devenir un artiste photographe reconnu. Il a ainsi participé à de nombreux ateliers de formation, des concours et expositions, notamment son beau projet sur «Les Casbahs marocaines : magie et beauté de l’histoire» qui a été exposé la Bibliothèque nationale, en plus d’un documentaire et d’un beau livre. Il a également participé à plusieurs concours, dont celui de Naser Ben Hamed (2016), suivi de son obtention du Prix Brukmer Golden Artistic Awards à Bruxelles (2017), ainsi que la sélection d’une photo à lui pour figurer dans l’ouvrage «Les meilleures photos du monde» (2018, France). Mais son parcours de photographe ne fait que commencer, car Hamza a beaucoup d’ambition et de volonté pour avancer dans ce domaine.

 

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