La classe politique déplore la disparition d’un militant de gauche hors pair

Le premier secrétaire du parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), Driss Lachgar, a été le premier à confirmer le décès de Abderrahman El Youssoufi. «C’est avec une grande tristesse que les Ittihadis, les citoyens et l’opinion publique internationale ont appris le décès aujourd’hui, après une lutte contre la maladie dans les derniers jours, du grand leader et militant national Abderrahman El Youssoufi ». Dans un post sur la page officielle du parti sur les réseaux sociaux, M. Lachgar a appelé «tous les Ittihadis et l’ensemble des militants et militantes de tous horizons, ainsi que tous les citoyennes et citoyens et les amis du défunt qui ont de l’admiration pour ce grand homme, et qui ressentent de la loyauté et du respect envers lui, à tenir compte des conditions de l’état d’urgence sanitaire au service funéraire du défunt». Pour sa part, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a regretté la disparition d’un homme qui a marqué l’histoire politique nationale. «Nous avons perdu un grand homme respecté de tous les Marocains», a-t-il indiqué, relevant que le défunt a joué des rôles clés dans le processus de réforme politique. De son côté, le ministre d’État chargé des droits de l’Homme et membre du secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD), Mustapha Ramid, a déploré la disparition d’ «un grand homme». «Les Marocains l’ont connu comme résistant aux premiers rangs contre l’occupant, ils l’ont connu aussi en tant que militant intransigeant pour la démocratie et l’équité sociale après l’indépendance et l’ont également connu en tant que Premier ministre qui a dirigé l’alternance avec courage et qui a participé à la transition démocratique en toute souplesse», a écrit le responsable sur son compte sur les réseaux sociaux. Apportant un témoignage sur l’époque où le défunt dirigeait le gouvernement, M. Ramid, qui été à l’époque à la tête du groupe parlementaire du PJD à la première Chambre, assure que «l’homme a toujours mérité le respect et l’appréciation de ses partisans et de ses opposants. Il a ainsi eu et aura toujours le respect de tous les Marocains, Roi et peuple».
Le journaliste et politologue Abderrahim Hafidi a souligné que l’ancien Premier ministre Abderrahmane Youssoufi était un «infatigable homme de gauche qui se distinguait par sa vision du temps long. Feu El Youssoufi, qui a connu les affres de l’exil dans les années 1960, «fut un infatigable homme de gauche plus sensible et proche de Pierre Mendès France et d’Edgard Faure que de Guy Mollet dans son long compagnonnage de l’International socialiste», a relevé M. Hafidi.